Le ministre de la Culture s’est exprimé sur Europe 1 ce 5 mai, après avoir signé une tribune dans L’Express. Il répond aux inquiétudes du monde de la culture, qui se sent abandonné.
Alors que, samedi 2 mai, Emmanuel Macron a enfin promis des “premières décisions” à destination du monde de la culture – il s’exprimera à ce sujet le 6 mai -, son ministre de la Culture, Franck Riester, brillait par son absence. Ce ne sont pourtant pas les inquiétudes qui manquent, en pleine période d’arrêt et de grands bouleversements dans le monde des arts. De nombreuses personnalités du monde de la culture l’ont d’ailleurs interpellé dans une tribune publiée le 30 avril dans les colonnes du Monde.
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“Depuis six semaines, le ministre de la Culture ne dit strictement rien. Des ‘je ne sais pas’à la pelle, quelques mots sur les théâtres privés, semble-t-il, de vagues encouragements, peut-être aux assureurs à assurer contre les risques du Covid-19… Une formule, ‘mettre l’art et la culture au cœur de la société’: on pourrait faire plus précis pour répondre à la situation actuelle”, lui reprochent-ils.
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“Sans un soutien prolongé des pouvoirs publics, la culture ne survivra pas”
Franck Riester est finalement sorti du silence. Le 4 mai, il a d’abord publié une tribune dans L’Express. “Sans un soutien prolongé des pouvoirs publics, la culture ne survivra pas”, affirmant sa volonté de s’engager, mais sans donner de feuille de route précise. Ce 5 mai sur Europe 1, au micro de Sonia Mabrouk, il a de nouveau affiché sa volonté de “protéger les artistes après la crise”.
Interrogé sur son silence, il a expliqué qu’il travaillait avec les acteurs du secteur de la culture et les syndicats, pour mettre au point “des dispositifs d’accompagnement dans la durée” : “Pour ce qui concerne l’avenir, nous sommes déterminés à avoir un dispositif qui les protège sur le temps longs”, affirme-t-il.
Dans beaucoup de cas, il est encore trop tôt pour décider
Conscient que “la crise que nous traversons est tout particulièrement terrible pour le secteur de la culture”, le ministre encourage les employeurs à profiter des dispositifs existants mis en place par l’Etat pour “rémunérer les intermittents qui avaient des spectacles prévus”. “Nous travaillons avec la ministre du Travail Muriel Pénicaud et le gouvernement à prolonger les dispositifs pour que, notamment pendant l’été, les intermittents du spectacle ne soient pas pénalisés”, assure-t-il.
Il se défend également d’avoir laissé le secteur à l’abandon : “J’ai tout de suite pris des mesures d’urgence importantes en lien avec mes collègues du gouvernement pour que les mesures transversales destinées à sauver l’économie puissent être accessibles au monde de la culture : l’accès au chômage partiel, à un fonds de solidarité pour notamment les artistes auteurs, la question de la modification des règles d’accès à l’intermittence, l’accès aux prêts garantis”.
A propos de la réouverture des salles de cinéma, le ministre n’a pas encore de date à annoncer. Il explique avoir la volonté de les rouvrir “le plus rapidement possible”, mais être en phase d’analyse des risques et des dispositifs à prendre. Sur les petits musées qui pourraient rouvrir à partir du 11 mai, il a expliqué que cela concernait les musées ou monuments qui ne font pas venir de gens au-delà du département, l’idée étant de limiter les déplacements. Enfin, pour les festivals et animations de taille modeste, il a expliqué qu’il ne pourra en dire plus que fin mai. “Notre volonté est de remettre les artistes devant leur public”, signale-t-il.
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