Les portraits de Kate Moss réalisé par Banksy on finalement fait un flop aux enchères. Du marché de l’art aux institutions : la crise n’épargne personne. Au risque de voir des musées américains dilapider leurs collections pour renflouer les caisses.
Surprise à Londres le 24 février dernier, où 6 portraits de Kate Moss sérigraphiés à la manière de Warhol par le street artist Banksy n’ont pas trouvé preneur. La rencontre entre ces deux icônes majeures de la culture britannique promettait pourtant de rapporter gros. Mais voila, c’est la crise et le marché de l’art, hormis chez Christie’s qui vient de battre des records avec la vente Yves-Saint Laurent / Pierre Bergé (373,5 millions d’euros en trois jours), peine à rebondir.
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A l’ARCO, Foire Internationale d’art contemporain de Madrid qui s’est terminée le 16 février dernier, on accuse déjà le coup avec une baisse des ventes et le retrait d’un certain nombre de galeries étrangères, tandis qu’à New-York, où vient d’ouvrir l’Armory Show, l’on redoute les mêmes effets de récession. Côté institutions ce n’est pas mieux, aux Etats-Unis notamment, où la récente annonce du Président Obama en faveur de la culture (avec une aide de 50 millions de dollars apportée au National Endowment for the Arts) n’aura visiblement pas changé la donne.
A l’heure de la crise, les musées américains font les frais d’un système en grande partie construit sur des donations privées. Résultat, alors qu’on assiste à la fermeture précipitée de certains musées comme le Las Vegas Art Museum ou le Rose Art Museum à Boston, d’autres comme le DIA (Detroit Institute of Arts) et le Moca, le prestigieux musée d’art contemporain de Los Angeles qui a licencié fin janvier 20% de ses effectifs, réduisent considérablement leurs dépenses (-4,4 millions de dollars pour le Moca et – 6,6 millions pour le DIA).
Sur la côte Ouest, de nombreux artistes de renommée internationale, comme Paul McCarthy, Richard Jackson ou Dan Graham ont lancé un appel aux donateurs potentiels pour défendre le MoCa qui, face à la crise, envisageait de vendre une partie de sa collection pour renflouer les caisses.
C’est chose faite en tous cas au Rose Art Museum qui a annoncé fin janvier la liquidation totale de ses quelques 6000 œuvres signées Raushenberg, Warhol, Ed Rusha, Nan Goldin ou Matthew Barney. Pareille décision, au regard du principe d’inaliénabilité, serait tout simplement illégale en France.
En clair : aucun musée de l’hexagone n’a le droit de céder certaines pièces des collections publiques afin, par exemple, d’en augmenter la richesse d’ensemble. Reste, comme le rappelle l’historien de l’art Robert Storr, commissaire de la Biennale de Venise il y a deux ans, que « c’est le pire moment pour vendre des œuvres d’art. Pas seulement pour des questions de principes mais avant tout pour des raisons économiques. ».
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