Dans une lettre adressée aux socios du Média, le nouveau directeur de la rédaction est longuement revenu sur les conditions du départ d’Aude Lancelin. Il dément les accusations dont il fait l’objet.
Denis Robert sort de son silence. Le directeur de la rédaction du Média a décidé lundi 17 juin de s’adresser aux abonnés pour répondre aux « tentatives de déstabilisation » dont lui et la web-tv engagée feraient l’objet. Dans le viseur du journaliste d’investigation : les lettres publiées le 9 avril et le 13 juin par Aude Lancelin qui occupait auparavant son poste. La journaliste y était très critique à l’égard du Média et de son successeur dont elle a vivement critiqué les méthodes : « Denis Robert vient donc d’entrer cette semaine au panthéon très particulier des Xavier Niel et des Vincent Bolloré, ceux qui licencient pour faute lourde les travailleurs les plus dévoués, à des fins notoirement punitive. » Denis Robert, qui avait gardé le silence jusqu’ici, précise à ce sujet qu’il était « opposé à ce licenciement pour faute lourde » et que son avis n’avait été « que consultatif ».
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Le licenciement d’Aude Lancelin au cœur de la polémique
Denis Robert, le crie haut et fort, il n’est pour rien dans le licenciement d’Aude Lancelin. Il explique que lorsque le poste de directeur de la rédaction lui a été proposé il s’agissait d’un intérim, Aude Lancelin occupait toujours le poste et était simplement en arrêt maladie. « Ce qui est délirant, c’est donc que n’étant ni directeur de la publication, ni président de l’entreprise de presse chapeautant Le Média, je n’ai aucune possibilité de licencier qui que ce soit. Et je suis accusé du pire ! » écrit-il dans sa lettre adressée aux socios. L’écrivain assure qu’il n’a pas accepté le poste de directeur de la rédaction de suite et souhaitait d’abord connaître l’avis d’Aude Lancelin. Ses relations avec la journaliste se seraient graduellement détériorées.
Lorsque Denis Robert appelle sa consœur pour discuter de la proposition qui lui était faite de reprendre son poste, elle lui aurait « intimé l’ordre de refuser l’offre. » Par la suite, la publication des deux lettres sur Twitter n’ont rien arrangé, le nouveau directeur de la rédaction écrit d’ailleurs à propos de la plus récente « J’ai rarement lu autant de fiel en si peu de lignes. » Aude Lancelin y annonçait le lancement au 18 juin de sa propre web-tv : Quartier Général, « le média libre ». Denis Robert n’a à ce propos pas manqué de faire remarquer les similitudes entre son média et celui créé par sa consœur qu’il décrit comme « un nouveau média reprenant en partie le nom du nôtre et ses codes couleurs. »
https://twitter.com/LibreQg/status/1139563245440839680
Le journaliste précise par ailleurs qu’Aude Lancelin concentrait les principaux postes de direction. Elle cumulait les fonctions de directrice de la publication, de présidente de la société de presse et de directrice de la rédaction. Selon Denis Robert, l’ex-directrice de la rédaction aurait démissionné de la présidence après que « certains salariés avaient émis le souhait qu’au sein de l’association, un nouveau bureau représentatif se mette en place. »
L’auteur de Clearstream, l’enquête dépeint également une gestion du personnel qui était, selon ses interlocuteurs, à l’origine de nombreux conflits et départs : « Sous sa direction, trois des quatre rédacteurs en chef, étaient partis, et le quatrième avait démissionné de son poste pour redevenir simple journaliste. […] De nombreux autres salariés avaient exprimé leur souhait de partir si rien ne changeait dans la gestion d’Aude Lancelin. »
Le Média “jamais les audiences du Média n’ont été aussi bonnes”
Denis Robert s’est décidé à répondre à des accusations qu’il qualifie de « mensongères » et qui pourraient fortement nuire à l’avenir du Média, notamment à propos d’une supposée vague de départs qu’il conteste. Pourtant, le 17 juin, une deuxième journaliste du Média, Virginie Cresci a annoncé, elle aussi son licenciement pour faute lourde. Le journaliste a tenu à mettre en garde les socios : « La survie, le développement et la longévité d’un média qui vous appartient se jouent en ce moment », écrit-il. S’il a précisé que cette « contre-publicité haineuse » pourrait affecter la campagne de souscription il a rassuré les abonnés en indiquant que « jamais les audiences du Média n’ont été aussi bonnes ». Le directeur de la rédaction a accompagné cette lettre d’une vidéo où il revient sur l’ensemble de ces points de vive voix.
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