Beaucoup voient en ce sénateur du New Jersey un successeur potentiel à l’actuel président des Etats-Unis. Mais qui est-il ?
Jeune, noir et démocrate, Cory Booker est la nouvelle coqueluche politique des Etats-Unis. A 45 ans, le sénateur du New Jersey, ex-maire de Newark, fait régulièrement la une des médias pour ses actions politiques mais aussi pour ses coups de com’. Fervent utilisateur des réseaux sociaux, il s’en sert pour se faire connaître, et faire connaître ses actions.
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De Stanford au Sénat
Né à Washington, Cory Booker étudie d’abord à Stanford puis à Yale, en science politique, sociologie et droit. Ses parents, Cary Alfred et Carolyn Rose Booker sont tous deux des militants pour les droits civiques, et comptent parmi les premiers cadres noirs d’IBM. Leur engagement marque Cory, qui lors de son discours d’investiture suite à sa réélection au Sénat, déclare :
“Mes parents m’ont toujours rappelé que j’étais issu d’une grande communauté. Nous devons revenir à cette idée que nous sommes meilleurs ensemble.”
Avant d’en arriver à ce discours en novembre dernier, Corry est d’abord passé par la politique plus locale. Très tôt, il s’engage dans le conseil municipal de Newark. L’une de ses premières actions marquantes en tant qu’élu est une grève de la faim pour alerter sur le fléau de la drogue ; en 1999, le conseiller municipal se prive de manger pendant 10 jours et campe dans une zone notoirement connue comme plaque tournante du trafic mais désertée par la police. Une action qui portera d’ailleurs ses fruits, se remémore le Time.
En 2002, Cory Booker se présente au poste de maire, mais est battu de peu par celui qui dirige la ville depuis seize ans, Sharpe James. Ce n’est que partie remise : quatre ans plus tard, c’est lui qui accède au siège, avec plus de 72 % des voix. Il est réélu en 2010, mais n’ira pas jusqu’au bout de son mandat. En octobre 2013 en effet, il remporte l’élection anticipée de sénateur du New Jersey, suite à la mort du titulaire du poste. Après un an de mandat, il est réélu lors des mid-terms en novembre dernier, et compte ainsi parmi les deux Afro-Américains du Sénat.
“Super-maire” connecté
Au fil des années de sa mandature à Newark, Cory Booker s’est vu affublé de ce surnom, « super-maire ». En cause, les nombreuses situations périlleuses dans lesquelles il s’est retrouvé. Le site The Week en répertorie quelques-unes : « Il vous aidera à demander votre copine en mariage », « il bravera les flammes pour vous sauver la vie », « il déneigera votre allée sous le blizzard »… Oui, Booker a fait tout ça. Même si on sent un peu d’ironie dans ce surnom, le maire de Newark reste parmi les plus populaires des Etats-Unis. Durant sa candidature, il parvient notamment à faire baisser la criminalité dans la ville, ce qui comptait parmi ses principaux objectifs. Il n’hésite d’ailleurs pas à faire lui-même des rondes la nuit.
En 2010, il est considéré comme le deuxième maire « le plus social », selon une étude de Samepoint. Celle-ci se base sur son activité sur les réseaux sociaux, et notamment sur Twitter et Facebook. Avec ses 1,5 million de followers, difficile de nier la portée de Booker sur le web. Plus qu’un réseau social, Twitter est même devenu pour le sénateur du New Jersey une véritable stratégie de communication. Il communique avec ses électeurs via ses tweets ; c’est ainsi que, alerté par une tweetos, il ira sauver un chien enfermé dans un bâtiment :
I’m on my way right now MT @shankdog3000: Goldsmith ave. The neighbor pointed out that the dog has been there 4 days.
— Cory Booker (@CoryBooker) 28 Juin 2013
Ou plus récemment, il vantait les bienfaits du régime vegan qu’il s’est promis de suivre jusqu’à la fin de l’année, et en passant de faire de la pub pour des entreprises spécialisées dans ce commerce :
Right-side up photo of my late vegan lunch with dressing tastings: pic.twitter.com/NJbQc7230U — Cory Booker (@CoryBooker) 1 Décembre 2014
Plus connecté qu’actif ?
Si cette hyperactivité sur les réseaux sociaux rend Booker populaire, cela lui vaut également des critiques. Récemment, en réaction aux décisions de ne pas condamner les policiers coupables des meurtres de deux jeunes Noirs (Michael Brown à Ferguson et Eric Garner à Staten Island), il a déclaré sur Facebook qu’une « réforme significative et de vastes améliorations » du système de la justice étaient nécessaires. Mais dans le même temps, il a affirmé qu’il ne contestait pas la décision du grand jury de Ferguson :
« Nous devons mettre toute notre confiance dans la loi. »
Des réactions minimisées et qui ont pu décevoir, d’autant plus que pour un cas similaire en 1992, Booker s’était indigné de manière bien plus virulente dans une tribune, alors qu’il n’était encore qu’étudiant :
Thanks Jim. I often appreciate your feedback RT @sully0827_jim I am touched by your 1992 article. I am thinking…. pic.twitter.com/k9CIboA1i0 — Cory Booker (@CoryBooker) 26 Novembre 2014
Dans le Washington Post, un journaliste lui reproche son inaction alors même qu’il semble avoir un fort potentiel :
« Il est moins connu pour ses travaux législatifs que pour ses tweets fréquents avec ses collègues […] Booker n’est pas un lâche ; une fois, il a sauvé l’une de ses voisines d’un immeuble en feu. Mais où est le courage maintenant ? »
Alors, simples coups de com’ ou véritables actions ? Si son bilan à Newark semblait plutôt positif, c’est un candidat qui s’était positionné contre lui qui a accédé à la mairie, lors de son départ pour le Sénat. Peut-être que son côté proche des citoyens, à la Obama, lui réserve le même sort que le Président. Avec la baisse de popularité bien avant sur son parcours…
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