Le débat très controversé sur la laïcité s’est ouvert ce mardi après-midi. L’UMP a déjà exposé vingt-six propositions.
Coup double, estimait mardi après-midi l’entourage de Jean-François Copé. Le secrétaire national de l’UMP a réussi à tenir son débat controversé sur la laïcité, et il l’a fait le jour même où le Parti socialiste présentait son projet pour 2012. Histoire de pourrir un peu la journée de Martine Aubry.
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Se félicitant notamment de la présence de « 200 journalistes » pour ce débat intitulé « la laïcité pour mieux vivre ensemble« , Jean-François Copé a affirmé vouloir répondre aux « problèmes d’application pratiques et quotidiens » de la loi de 1905, qui ne sera pas modifiée.
« Certains d’entre nous ont mal vécu des amalgames sordides, les comparaisons avec la France des années 40 et cela a renforcé notre détermination à mettre les choses au point », a lancé le député de Seine-et-Marne.
Deux conseillers de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier (monsieur « communication ») et Olivier Biancarelli (politique), étaient présents dans les salons de l’hôtel Méridien- Montparnasse, comme pour mieux rappeler le « soutien plein et entier » du chef de l’Etat à la démarche du patron du parti présidentiel.
En présence d’une dizaine de ministres, dont Claude Guéant, très entouré par ses gardes du corps, de Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, qui avait publié la semaine dernière la « lettre » de Copé « à un ami musulman », les débats se sont engagés dans une salle surchauffée mais dans un climat assez calme. Des gendarmes mobiles avaient été déployés à l’extérieur de l’hôtel pour parer à tout débordement.
L’UMP a d’ores et déjà élaboré vingt-six propositions sur la laïcité.
Parmi elles figure notamment celle de consacrer dans une loi « l’interdiction faite à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers« .
Le parti propose d’autre part d’étendre les exigences de neutralité et de laïcité des agents des services publics aux « collaborateurs occasionnels » de ceux-ci – par exemple les mères voilées qui accompagnent les sorties scolaires – et au personnel des structures privées chargées d’une mission de service public, comme les crèches.
Dans l’Education nationale, les élèves ne pourraient pas « se soustraire aux programmes scolaires obligatoires« , par exemple aux cours d’histoire ou de sport. L’UMP va en revanche proposer au Parlement l’adoption d’une résolution « réaffirmant l’attachement de la représentation nationale aux principes républicains, et spécialement à ceux de laïcité et de liberté de conscience« . Par ailleurs, une « compilation » des textes et des arrêts de jurisprudence relatifs au principe de laïcité pourrait être réalisée d’ici à la fin juin. Devrait suivre, après 2012, un code de la laïcité et de la liberté religieuse « au sens strict du terme« .
Hélène Fontanaud
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