Le Giec remettra, jeudi 8 août, un nouveau “rapport spécial” sur le changement climatique et l’utilisation des sols. Parmi les recommandations qui y figurent : l’adoption d’une alimentation à base de plantes.
Réuni à Genève depuis vendredi 2 août, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) créé par l’ONU travaille sur un nouveau « rapport spécial » portant sur le réchauffement climatique. Le groupe s’intéresse notamment à l’insécurité alimentaire, à l’utilisation et de l’érosion des sols, aux émissions de gaz à effet de serre et à la désertification.
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Ce rapport doit être remis jeudi 8 août mais des extraits ont fuité. Certaines conclusions ont déjà été révélées par le Guardian : le Giec estime qu’il sera impossible de maintenir les températures mondiales à des niveaux sûrs sans une transformation de nos modes de production de nourriture et de gestion des terres. « Le changement climatique aggrave la dégradation des sols en augmentant l’intensité des précipitations, les inondations, la fréquence et l’intensité des sécheresses, le stress thermique, les vents, l’élévation du niveau de la mer et l’action des vagues », indique le rapport, selon le quotidien britannique.
Des régimes “sains et durables”
Pour limiter ces dérèglements, les experts mandatés par l’ONU vantent les mérites des régimes végan et végétarien. « La consommation de régimes alimentaires sains et durables, tels que ceux basés sur les céréales secondaires, les légumineuses, les légumes, les noix et les graines… offre des opportunités majeures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre« , écrivent-ils.
La production de nos aliments génère déjà entre 25 et 30 % des gaz à effet de serre produits sur Terre. Or, la population mondiale devrait passer de 7,637 milliards de personnes à 9,8 milliards à l’horizon. Il faudrait donc augmenter cette production de 56 % pour parvenir à nourrir le monde, indique le Huffpost. La viande, les produits laitiers et l’ensemble des aliments issus de l’exploitation animale sont les principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Si notre consommation de ces produits reste inchangée, il faudra ainsi convertir en terres agricoles un espace d’une superficie deux fois plus grande que l’Inde, indique le Daily Mail.
Les produits d’origine animale coûtent à la planète
Les animaux d’élevage, principalement les vaches et les cochons, rejettent énormément de méthane dans l’atmosphère. Ce gaz a un effet 25 fois plus important que celui du CO2 sur le réchauffement de la planète. De plus, l’élevage a des conséquences désastreuses en termes d’utilisation de l’espace. Pour nourrir l’ensemble de la population sans réduire notre consommation de produits animaux, il faudait continuer à convertir des forêts en terres agricoles, ce qui aggraverait davantage le dérèglement climatique, note le Daily Mail.
Le journal britannique ajoute qu’environ « un tiers de la totalité des céréales produites dans le monde servent à nourrir des animaux élevés pour la consommation humaine ». Les engrais utilisés pour cultiver ces surfaces ne sont pas non plus sans conséquences. Ceux à base d’azote augmentent les émissions d’oxyde nitreux (N2O), un autre gaz à effet de serre. D’autre part, l’élevage intensif utilise des ressources considérables en eau. Il faut, par exemple, 13 500 litres d’eau pour produire un kilo de viande de bœuf.
Selon un rapport rédigé par la Commission EAT-Lancet (formée par une ONG spécialisée et une revue médicale), il faudrait diminuer de 50 % la consommation mondiale d’aliments comme la viande rouge et le sucre, rappelle le Huffpost. Cet effort à faire ne concerne pas l’ensemble de l’humanité de la même manière. A titre des exemples, les Nord-américains et les Européens consomment respectivement 6,5 et 4,5 fois plus que la quantité de viande rouge recommandée tandis que les habitants d’Asie du Sud n’en consomment que la moitié.
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