Le Journal du Dimanche a eu accès aux 19 interrogatoires de l’enquête préliminaire du Parquet national financier concernant les soupçons d’emploi fictif qui pèsent sur François Fillon et sa femme.
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Concernant son emploi à la Revue des deux mondes, Penelope Fillon détaille : « Je recevais deux ou trois livres tous les deux mois, soit une quinzaine en tout, donc je pense avoir rédigé une quinzaine de notes de lecture ». L’épouse du candidat Les Républicains a donc cumulé deux emplois en 2012, à la revue et auprès de son mari, elle explique ainsi : « Il n’y avait pas vraiment de week end ou de repos hebdomadaire ».
Interrogée sur son emploi d’assistante parlementaire : « Votre travail donnait-il lieu à une production ou restitution écrit ? » Réponse : « Non c’était uniquement oral ». Elle explique alors qu’elle ouvrait le courrier arrivant à leur domicile, « je le triais, je réfléchissais à ce que l’on pouvait faire pour y répondre ». Elle assure qu’elle rédigeait « des fiches, des mémos » ou « des revues de presse ». Mais avoue ne s’être jamais rendue à l’Assemblée nationale.
« Les emplois de collaborateur parlementaire sont à la seule discrétion de l’employeur »
De son côté, à propos de la Revue des deux mondes, François Fillon déclare :
« Je pense que mon épouse a été et est indirectement la victime du conflit entre Marc de Lacharrière et le directeur Michel Crépu. Celui-ci ne dit pas la vérité lorsqu’il prétend que mon épouse n’a produit que deux notes de lecture ».
Et concernant l’emploi de son épouse comme assistante parlementaire : « Les emplois de collaborateur parlementaire sont à la seule discrétion de l’employeur et il n’y a, à ma connaissance, aucune règle de contrôle de leur temps de travail ».
« La porte d’entrée locale pour toucher ou contacter François Fillon était moi ou elle », déclare Marc Joulaud, suppléant de François Fillon et député entre 2002 et 2012. Et indique que « c’est François Fillon qui a fixé le niveau de rémunération de son épouse… Au début, Mme Fillon m’apprend la circonscription ».
« Je n’ai jamais eu de rapports de travail avec Mme Fillon »
Michel Crépu, l’ancien directeur de la Revue des deux mondes interpelle les enquêteurs :
« Comment envisager que La Revue des deux mondes puisse recruter un conseiller littéraire, poste inutile, sans que j’y sois associé ou que j’en sois informé ? »
Nathalie Blain, ancienne assistante parlementaire de François Fillon : « Ce que je sais, c’est qu’en 1998 ma rémunération a été diminuée de moitié pour permettre la rémunération de Mme Fillon. Je n’ai jamais eu de rapports de travail avec Mme Fillon ».
Elisabeth Dosso, une assistante parlementaire de François Fillon indique qu’elle « ignorait » que Penelope Fillon était assistante parlementaire.
Igor Mitrofanoff, la « plume de François Fillon », déclare : « Globalement, Penelope a toujours pris soin de ne pas démontrer qu’elle était extrêmement active auprès de son mari. Il ajoute : Par tact ou par pudeur, ou par courtoisie vis-à-vis des électeurs sarthois… »
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