L’avocate pénaliste Constance Debré était l’invitée de l’émission « Dans le Genre de » sur Radio Nova. Pendant une heure, elle est revenue sur son parcours, de son enfance bourgeoise exempte de tout jugement à son passage à l’homosexualité à l’âge de 40 ans, sujet de son premier roman « Playboy ». C’est aussi sa quête identitaire et son rapport à sa classe sociale que l’auteure exprime avec éloquence.
Réfléchir sur la virilité, sur la féminité et sur le genre. Tel est l’objet de l’émission « Dans le Genre de » présentée par la journaliste Geraldine Sarratia sur Radio Nova. Pendant une heure, deux fois par mois, elle part à la rencontre d’un invité qu’elle interroge sur son rapport au genre et à l’identité. Cette semaine, c’est l’avocate pénaliste Constance Debré qui se prête au jeu de l’interview.
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« Constance Debré, est-ce que vous vous sentez féminine ? » demande la journaliste à la romancière, auteure de Playboy. Dans ce premier roman autobiographique, elle revient sur sa rencontre bouleversante avec une femme légèrement plus âgée, qui l’a fait basculer de « l’autre côté ». Cette expérience transforme sensiblement le rapport de l’héroïne au monde et aux autres, jeune mère hétérosexuelle en couple depuis une vingtaine d’années avec son compagnon. Mais c’est surtout son identité de femme, troublée et transformée dans son entier, que l’auteure met en lumière.
Enfance
Née d’un père journaliste, descendant de la famille Debré et d’une mère aristocrate ancienne mannequin, Constance Debré grandit dans un environnement privilégié où règne un climat de bienveillance et d’ouverture. Petite, elle fait entendre son envie de devenir un garçon, une déclaration qui est très bien acceptée par sa famille et tout particulièrement par sa mère qui lui dit un jour : « Si ça pouvait te rendre plus heureuse, je te ferai greffer un zizi de garçon. »
Cette identité déjà duelle ne fera que se complexifier à l’adolescence. « Je n’avais pas le même corps que les filles, » confie Constance Debré à la journaliste en revenant sur ses années lycée. Elle avoue aussi ne pas avoir eu de modèle d’identification à cet âge-là, à part peut-être les héros et les narrateurs masculins des romans qu’elle dévore à l’époque.
Sa vision de la féminité
Pour Constance Debré, la féminité, « c’est l’infini des possibles », des mots qu’elle n’aurait jamais imaginé prononcer avant sa rencontre avec Agnès, sa compagne. Pour autant, elle reste pour elle « la chose la plus incompréhensible qui soit », tant elle s’apparente à quelque chose de complexe et d’abstrait.
Lorsqu’elle découvre enfin son homosexualité, c’est tout un éventail de nouvelles possibilités qui s’offrent à elle. Fini les jeux de rôles et les semblants de domination dans le rapport amoureux. La pénaliste avoue trouver plus facilement sa place aujourd’hui.
« L’homosexualité m’a donné une force que je n’avais pas auparavant. »
L’ouvrage aborde aussi la question du déterminisme social et de la violence que les élites et les classes privilégiées font subir aux minorités qu’elles soient de genre ou de classe. Pour réécouter l’émission et en savoir davantage sur Constance Debré, c’est par ici.
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