Marre de la foule et des premières parties interminables ? Las de la bière tiède, du sandwich tartiflette et de rater la dernière navette ? Une seule solution cette année : les concerts diffusés sur le Web.
A côté des quelques – rares – émissions qui filment des groupes jouant sur la scène d’un plateau télé (One Shot Not sur Arte, La Musicale sur Canal +, Taratata sur France 2…), la diffusion de captations de concerts dans les salles se rétrécit à la télévision comme une peau de chagrin (d’amour).
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Sur ce terrain du live déserté par des télés, dont le goût musical reste indexé sur les obsessions d’audiences, le web est venu apporter un secours vital et rafraîchissant à de nombreux adeptes frustrés. Des plate-formes audiovisuelles se disputent aujourd’hui ces concerts, tous styles musicaux et toutes époques confondues.
Sur le site wolfgangsvault.com, il est possible d’assister à un concert de Bruce Springsteen de juillet 1988 à l’Olympia Stadium de Stockholm, aussi bien qu’à celui des Who d’avril 1968 au Filmore East new-yorkais ou des Stones à Bruxelles en octobre 1973. A ce patrimoine musical, réactivé par ces sites offrant gratuitement ces pages d’histoire musicale, s’ajoutent ceux concentrés sur des groupes plus contemporains. Sur baeblemusic.com, l’internaute découvre Passion Pit à Central Park en février 2009 ou, le même mois, Beirut à Williamsburg.
En France, le site le plus créatif reste la Blogothèque, sur laquelle Vincent Moon produit ses merveilleux “concerts à emporter” : des instants musicaux captés à ciel ouvert, dans une cour d’immeuble (Dominique A) ou sur des sites touristiques (Phoenix sur l’esplanade du Trocadéro).
En outre, la Blogothèque propose des “Soirées de poche”, dont le concept de base est une idée aussi simple qu’efficace : des concerts acoustiques, filmés dans le cadre intimiste d’un appartement. De Vampire Weekend (voir la vidéo) à Fool’s Gold ou Beach House, le spectacle est à chaque fois splendide grâce à l’effet de proximité qu’il crée entre les musiciens, les spectateurs collés à eux et les internautes collés à leur écran.
Ces manières d’assister à des concerts devant son ordinateur expliquent aussi le succès du site Arte Live Web qui, un an après son lancement, a atteint des chiffres de fréquentation impressionnants : plus d’un million de vidéos streamées par mois, 750 spectacles mis en ligne, ainsi qu’une vingtaine de retransmissions de spectacles en direct par mois. Le site doit sa force de frappe au travail de ses équipes techniques ainsi qu’aux partenariats avec des producteurs, salles de spectacles, festivals, institutions et sites offrent durant plusieurs mois les images des spectacles.
Ce succès est l’indice de la curiosité d’un public conquis par le spectacle vivant et de la transformation de ses usages. Du rock au théâtre, de la danse à la musique classique, du cirque à l’opéra…, Arte Live Web offre une palette large de spectacles vivants, accessibles gratuitement en direct puis en différé à la demande.
Pour les festivals de cet été, le site renouvelle son visage, avec une partie éditoriale plus développée et un classement par genre mieux orchestré. L’offre éditoriale s’annonce alléchante : une quinzaine de captations au festival d’Avignon du 7 au 27 juillet (Olivier Cadiot, Ludovic Lagarde, Christoph Marthaler…), les Suds à Arles du 12 au 18 juillet, les Vieilles Charrues du 15 au 18 juillet, Jazz à Porquerolles le 12 juillet (avec Archie Shepp et Marc Ribot), la Roque d’Anthéron du 31 juillet au 22 août, ou encore la Route du rock à Saint-Malo, du 13 au 15 août.
A défaut de voyager de ville en ville, les festivaliers d’hier se sont transformés en sédentaires patentés. A la maison, le spectacle est assuré.
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