Dans la passe d’armes entre Jean-Luc Mélenchon et Daniel Cohn-Bendit sur France 2, les choses à retenir ne sont pas forcément celles qui ont fait le tour du net.
Dans la séquence de malaise intégral mettant en scène – sur France 2, dimanche soir dernier – Jean-Luc Mélenchon et Daniel Cohn-Bendit, il s’est néanmoins dit quelque chose de capital. Peu importe la tension qui existe entre ces deux-là (la scène est plus cocasse qu’autre chose), Cohn-Bendit soumet à un moment l’idée que Mélenchon puisse participer à la primaire de la gauche – ce que ce dernier refuse d’entendre depuis qu’il s’est porté candidat à la présidentielle, il s’en est expliqué à maintes reprises.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
Mélenchon ne répond pas à celui qui l’a appelé “Jean-Luc” et les choses s’enveniment, mais il semble pourtant que la suggestion de Cohn-Bendit se doive d’être considérée. Pourquoi en effet ne pas se demander comment la gauche pourra survivre en 2017 à une multiplication des candidatures ? Il y a celles qui se dérouleraient “intra-primaires” (Bennahmias, de Rugy, Montebourg, Lienemann, Hamon, Filoche, pourquoi pas Valls et Hollande et peut-être d’autres à venir), et celles qui sont “extra-primaires” (Mélenchon donc, Poutou, Jadot, Pinel et Macron, même si l’on peut considérer que Macron n’est décidément plus à gauche).
Le meilleur candidat d’une gauche de gauche
Et en regardant les choses en face, il semble objectivement impossible que cette brochette (certes hétéroclite) de candidats ne finisse pas dans le fossé. C’est peut-être le but de certains, cela dit. Mais à bien y réfléchir, il ne semble pas trop tard pour imaginer une alternative : pourquoi ne pas se soumettre – comme la droite a su le faire avec une relative intelligence – à une vraie primaire de la gauche élargie (et non pas une simple “primaire PS”, comme cela en prend le chemin) qui permettrait de désigner un seul et unique candidat, capable de passer le premier tour.
L’heure n’est plus aux ambitions personnelles (beaucoup risquent d’être déçues) et il n’est plus question de “prendre date” (c’est la dignité politique qui parle désormais). Et là où l’on reparle de Cohn-Bendit et Mélenchon, c’est que Cohn-Bendit dit, certes maladroitement, une chose que peu de gens ont entendue : “Jean-Luc, si tu te présentes à la primaire, tu peux la gagner.” La gagner, pas simplement y participer. Et Cohn-Bendit, comme souvent, a raison.
Jean-Luc Mélenchon est aujourd’hui le meilleur candidat d’une gauche de gauche qui viendrait (enfin) à bout de l’agonie du Parti socialiste et de son spectacle lamentable. Il est le seul à pouvoir porter de vraies aspirations, à pouvoir mener clairement le combat culturel qui se doit d’être lancé dès maintenant contre la droite et l’extrême droite séparées par une frontière de plus en plus ténue. Réfléchissez-y, maintenant, monsieur Mélenchon.
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}