A Wimbledon, célèbre tournoi du Grand Chelem disputé actuellement, le port du blanc est obligatoire sur les courts de tennis. Pourtant, tout au long de l’histoire de la compétition, certains joueurs ont tenté quelques extravagances.
Le tournoi de Wimbledon, troisième épreuve du Grand Chelem de la saison de tennis, a entamé lundi 10 juillet sa deuxième semaine de compétition. Depuis le 3 juillet, les meilleurs joueurs et joueuses du monde s’affrontent sur les mythiques courts en gazon du prestigieux All England Lawn Tennis & Croquet Club. Un club très fermé de la banlieue chic du Sud-Ouest de Londres où l’on est très à cheval sur les traditions. Depuis sa création, en 1877, le tournoi impose à ses participants un dress code particulièrement pointilleux.
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Le souci du détail
Une charte réunissant 10 points et s’adressant à quiconque participe ou entre sur un court de tennis, stipule (entre autres) que « les concurrents doivent être habillés presque entièrement en blanc. Le blanc ne comprend pas le blanc cassé ou le crème. Les détails colorés ne sont pas acceptés hormis tour de cou et manchette, mais ces détails ne doivent pas dépasser 1 cm« . Plus étonnant encore, « les équipements médicaux doivent être blancs dans la mesure du possible« . Les Anglais ne plaisantent pas avec l’élégance.
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Wimbledon est le seul tournoi du circuit professionnel à imposer une tenue à ses joueurs. Les sponsors sont priés de faire valider les tenues des joueurs trois mois à l’avance auprès de l’organisation. En cas de doute le jour J, c’est l’arbitre qui a le dernier mot et peut refuser ce qu’il juge trop audacieux stylistiquement parlant. Difficile donc de déroger à la règle, d’autant que le tournoi prévoit des tenues de rechange pour les joueurs tentés de défier cette dictature du blanc. Certains accoutrements ont beaucoup fait parler d’eux. En effet, si la plupart des participants ont joué le jeu tout en tentant de faire preuve d’originalité, certains ont pris un malin plaisir à provoquer les garants du bon goût de Wimbledon et titiller les limites de ce dress code radical. Retour sur quelques uns de ces étonnants moments de mode.
Entre élégance et insolence
En 1985, la grande Américaine Anne White pourtant fidèle aux instructions vestimentaires est une des premières à être rappelée à l’ordre. Si elle arbore un survêtement pendant son échauffement, lorsqu’elle le retire, la surprise est générale. Sa tenue restera célèbre dans l’histoire du tournoi : une combinaison une pièce en élasthanne, blanche certes, mais totalement moulante. Alan Mills, le placide superviseur du tournoi, qualifiera sa tenue « d’inappropriée » et lui demandera d’en changer pour le reste de la compétition.
Bien plus tard, en 2009, Serena Williams dispute un match contre sa sœur Venus. Malgré la chaleur et le soleil qui cognent sur le court, la joueuse américaine choisit d’arborer un trench coat blanc chicissime (boucles d’oreilles et bandeau assortis), qu’elle gardera fermé et ceinturé quasiment jusqu’à la fin du match. Le public est charmé. Mais trois ans après, d’humeur plus capricieuse, Serena Williams décide de jouer la carte de la provocation. Elle dispute la finale du tournoi contre la Polonaise Agnieszka Radwanska vêtue d’une mini robe dévoilant une culotte pourpre, bandeau et manchettes assortis. De quoi hérisser les poils des members, dont elle fait d’ailleurs partie, puisque chaque gagnant du tournoi, comme c’est son cas, devient membre à vie du All England Club. Difficile de comprendre comment un tel écart a pu être accepté sachant que cinq ans plus tard, en 2013, Roger Federer s’est vu imposer un changement de chaussures. Les siennes étaient totalement blanches, excepté les semelles, d’un orange flamboyant.
Le champion suisse avait pourtant pour habitude de prendre les instructions au pied de la lettre. En 2009, à son entrée sur le court à l’occasion de la finale l’opposant à l’Américain Andy Roddick, Federer apparaît vêtu d’un ample pantalon blanc et d’une veste d’inspiration militaire, multi-poches, immaculée elle aussi. Lorsqu’il la retire, il dévoile un élégant veston sans manches. Comble du raffinement (et de la modestie), ses initiales RF sont brodées en doré sur sa poitrine. Les semelles de ses chaussures sont assorties. L’ensemble est imaginé par son équipementier Nike. Le spécialiste américain d’équipements et vêtements de sport rayonne cette année-là. Il habille également la joueuse russe Maria Sharapova (applaudie à maintes reprises par Anna Wintour, rédactrice en chef de Vogue US), qui fait sensation dans une veste officier à la taille marquée assortie d’un débardeur à plastron façon smoking, eux aussi imaginés par la marque à la virgule.
#WimbledonMostControversialOutfit #8: Bethanie Mattek-Sands (Wimbledon 2011) pic.twitter.com/2ZMgfurxJ9
— Tennis Update INA (@TennisUpdateINA) June 20, 2013
Un des moments de mode les plus improbables de ce tournoi anglais a été offert en 2011 par la joueuse américaine Bethanie Mattek-Sands (gravement blessée au genou lors du premier tour, le 6 juillet dernier) qui a fait son entrée sur le court habillée d’une veste blanche à franges imaginée par Alex Noble, le styliste de la chanteuse Lady Gaga. Des épaulettes spectaculaires : une vingtaine de balles comme roulant sur ses épaules. Connue pour ses extravagances vestimentaires, Bethanie Mattek-Sands était également tout de blanc vêtue lors du tournoi de l’année suivante. La jeune femme avait ajouté des touches de couleurs que l’arbitre ne pourrait lui exiger de retirer : un immense tatouage fleuri dans le creux du bras et une chevelure teinte en vert. Shocking !
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