Comment se porte la comédie US grand public ? Très bien, à l’image de trois nouveautés lancées par ABC, la chaîne de Desperate Housewives. (photo : Cougar Town avec Courteney Cox)
On les croyait en perdition, mais elles crèvent l’écran. Dans le monde imprévisible de la télé américaine, les grosses machines comiques lancées par les chaînes commerciales sont actuellement en pleine bourre. La preuve avec trois sitcoms familiales toutes neuves dont ABC a déjà commandé une saison complète.
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COUGAR TOWN : Courteney Cox a les crocs
Une ex de Friends en haut de l’affiche, un maître de la sitcom (Bill Lawrence, créateur de Scrubs et de Spin City) aux commandes, un sujet excitant (comment les femmes de 40 ans et plus s’en sortent dans la jungle sexuelle contemporaine) : Cougar Town démarrait avec pas mal d’atouts dans sa manche. Bizarrement, elle apparaît comme la plus décevante parmi les nouveautés dont on attendait quelque chose. Même si le sujet est polémique à l’échelle US et désormais potentiellement française, puisque dans le pilote, l’ancienne Monica couche avec un ado d’âge indéterminé, la vraie folie manque pour l’instant à cette amusante pochade qui exemplifie malgré tout une tendance dure de cette rentrée : tous les mecs de plus de 20 ans sont des ploucs – au choix, mauvais pères ou amants déplorables. Verdict : à suivre en attendant l’éventuel décollage.
MODERN FAMILY : pour l’amour du risque
Autre tendance forte, les séries dont le titre constitue en soi un programme narratif et/ou esthétique. Après Flash Forward et Trauma, voici Modern Family, ou l’histoire de familles hautement recomposées, “dysfonctionnelles” comme le veut l’expression consacrée. On y trouve des parents dépareillés (une bimbo et un vieux républicain), un couple gay ayant adopté une petite fille, un père plus immature que ses enfants, le tout sur fond de faux témoignages documentaires façon How I Met Your Mother. De loin la plus audacieuse des sitcoms de la rentrée, Modern Family pourrait devenir culte si elle parvient à se dépatouiller de ce qui est, pour l’instant, son problème : les limites de la subversion sur une grande chaîne familiale. Verdict : n’est pas (encore) Arrested Development qui veut.
THE MIDDLE : un génie sorti de nulle part
Une hystérisation de la vie des “vraies gens” de l’Amérique du milieu, ce fameux Midwest qui n’aurait pas craché sur John McCain à Washington… Franchement, on n’avait que peu de raisons de jeter un oeil à The Middle. On aurait pourtant eu tort de passer notre tour. D’abord car le genre de la sitcom familiale n’est plus seulement le réservoir à bons sentiments qu’il fut – il y a ici pas mal de failles dans la muraille de l’Amérique wasp. Ensuite, parce que The Middle abrite un personnage extraordinaire, un petit garçon du nom de Brick qui a une tête bizarre, fait des câlins à ses livres et murmure de façon inquiétante certains mots pour lui-même. L’acteur s’appelle Atticus Shaffer, il a 11 ans mais en paraît 6, ce qui apporte une touche d’émotion freak à ce divertissement de masse. Verdict : une vraie découverte.
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