C’était le 20 novembre 2016. Au soir du premier tour de la primaire de la droite et centre, Nicolas Sarkozy, troisième avec 20 % des voix annonçait sa mise en retrait : “Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passion privée et moins de passion publique”, avait humblement confessé l’ancien président de […]
C’était le 20 novembre 2016. Au soir du premier tour de la primaire de la droite et centre, Nicolas Sarkozy, troisième avec 20 % des voix annonçait sa mise en retrait : « Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passion privée et moins de passion publique », avait humblement confessé l’ancien président de la République. Beaucoup y avaient cru ; d’autant plus le 21 février, lorsqu’un communiqué annonçait sa nomination au Conseil d’Administration d’Accor, le géant français de l’hôtellerie.
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Chassez le naturel, il revient au galop. Car en réalité, le 15 février, François Fillon, empêtré dans les affaires du supposé emploi fictif de sa femme, avait demandé un déjeuner avec son ancien patron. L’occasion était alors trop belle pour Nicolas Sarkozy de revenir dans le jeu. Depuis cette date, il n’a jamais cessé, en retrait, d’avancer ses pions.
« Avec le parti, on peut faire un blockhaus pour les temps difficiles »
Comme le révèle Le Canard enchaîné ce matin, le 20 avril, quelques jours avant le premier tour, il a rassemblé ses lieutenants (Luc Chatel, Christian Estrosi, Christian Jacob, François Baroin et Laurent Wauquiez) pour aborder la défaite « inévitable » de François Fillon. Il leur a expliqué :
« Prenez le parti, croyez-moi, c’est moins aléatoire que de penser au gouvernement. Avec le parti, on peut faire un blockhaus pour les temps difficiles. »
Il leur a donné une mission : obtenir 340 sièges de députés lors des élections législatives. Malgré une majorité à 289 places, Nicolas Sarkozy anticiperait une défection en masse des centristes de l’UDI, qui ont obtenu 60 circonscriptions de la Commission d’investiture du parti Les Républicains.
C’est en ce sens que lors de la matinée du mardi 25 avril, les sarkozystes réunis en petit-déjeuner (ils étaient 140 selon l’hebdomadaire) ont convenu que leur parti était en « miettes » et qu’il devait redevenir sarkozyste. Mais après l’humiliation subie dimanche soir (François Fillon, le candidat LR éliminé au premier tour), les Républicains ne semblent plus capable de dialoguer entre eux.
« Je vais te mettre mon poing dans la gueule… »
Eric Ciotti, Georges Fenech et Laurent Wauquiez ne veulent pas appeler à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Au contraire du tandem Estrosi-Chatel. Ce qui valut d’ailleurs une réplique digne d’Audiard de Chatel à Fenech : « Je vais te mettre mon poing dans la gueule… », après avoir été accusé de « trahir » l’électorat de droite, en choisissant le candidat d’En Marche !
Malgré ces invectives, les sarkozystes se sont mis d’accord sur deux mesures : les investitures attribuées à l’UDI vont être revues, et tous ceux qui feront campagne publiquement avec « En Marche ! » seront exclus. Comme le souligne Le Canard, heureusement que Nicolas Sarkozy n’a pas encore annoncé qu’il votera Macron à titre personnel, comme il semblait s’apprêter à le faire.
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