Alors qu’il voulait briller avec l’interview exclusive d’un « Sarkonouveau », Denis Olivennes, le directeur du Nouvel Observateur, n’a été qu’un rouage de plus du plan de communication de Sarkozy. Et il a transformé son journal en laquais du pouvoir.
Grâce à son directeur, le Nouvel Obs devient le laquais du pouvoir
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La grande opération de com et de mise en scène de lui-même, à laquelle se livre Sarkozy depuis son accession au pouvoir, s’est accélérée depuis les européennes : le président se présente désormais comme un “homme nouveau”.
Un attrape-gogo de plus, dont Denis Olivennes, “patron” du Nouvel Obs et “inspirateur” d’Hadopi, est la dernière victime. Depuis quelques mois, Sarkozy s’attelle à faire avaler la pilule de sa transformation, stratégie que lui suggère sa conseillère Carla Bruni-Sarkozy. Sans que l’on sache jusqu’où sa métamorphose le conduira : militant au NPA ? Opposant à lui-même ? Sa prétendue politique d’ouverture aux réseaux intellectuels de gauche serait aujourd’hui la preuve de la maturation d’un président rassembleur, avec l’âge “plus tolérant, plus ouvert et plus serein” (sic).
Ce travestissement affiché, quasi “michaeljacksonien”, ne dupera que les benêts qui refusent de mesurer les effets réels de sa politique et qui préfèrent s’émouvoir de ses talents de manipulateur. Denis Olivennes (qui a visiblement oublié qu’il lançait en janvier dernier un “Appel contre la régression démocratique et pour l’indépendance des médias”), en décidant de le mettre à la une de son journal avec un entretien d’une complaisance telle qu’il aurait été recalé en première année d’école de journalisme, s’est prêté à cette opération de racolage actif.
L’affaire de cet entretien, décidé dans le dos des journalistes de l’Obs (furieux de la manoeuvre et de l’image qu’elle donne de leur journal dejà bien tiède), dépasse le seul psychodrame d’un ex-journal de gauche, dont la sarkophilie rampante dégoûte ses lecteurs et ses propres cadres. Le symptôme d’une hypnose à laquelle succombent une bonne partie des “élites” françaises. Le déjeuner de Jean Daniel (conscience historique du Nouvel Obs) avec Sarkozy à l’Elysée, racontée sur son blog il y a quelques semaines, avait déjà créé un malaise au sein du journal.
Le problème n’est pas d’interroger Sarkozy. Il est d’en faire un “coup” au service du pouvoir et non du journal et de ses lecteurs, avec un entretien où rien de ce qui pourrait déranger le monarque n’est abordé : l’affaire autour de l’attentat de Karachi, les nominations de ses conseillers à la tête des grandes banques, le plan de relance, l’université à terre, les retraites, etc. : en ne disant rien sur les sujets d’actualité les plus brûlants ou en confirmant qu’il ne regrette
rien de sa politique, Sarkozy se trahit : il n’a pas changé sur le fond. Il fallait le dire au peuple de gauche, c’est entendu, merci le Nouvel Obs. Le “Sarko nouveau”, tel qu’il est vendu par le pouvoir et ses laquais, n’est qu’un leurre, perdu dans le “Neverland” de la politique-spectacle.
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