L’appli est devenue le principal relais de Nuit debout mais aussi des manifs. Ainsi, le 18 mai, le photoreporter NnoMan filmait en direct les images d’une voiture de police en feu.
Plus besoin d’allumer I-Télé pour être alimenté en images de manifs. Il suffit d’entrer un mot-clé du type “Nuit debout” dans l’appli Periscope, de zoomer sur une zone géographique, ou de suivre les bons comptes.
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C’est ainsi que, mercredi 18 mai, 1 350 personnes découvraient en direct les images d’une voiture de police en flammes filmées par un type enregistré sous le pseudo NnoMan.
Ni voix off ni légende
Certains prenaient des captures d’écran (ci-dessus), d’autres likaient, d’autres encore questionnaient l’auteur de la vidéo pour lui demander des explications. Car ici, ni voix off ni légende pour fournir un contexte.
C’est donc dans la presse que l’on apprendra que la scène a eu lieu dans le Xe arrondissement de Paris, en marge de la manifestation contre la haine “antiflics”, que les deux agents présents dans la voiture – sortis à temps – souffrent de contusions, et qu’au 19 mai cinq personnes ont été interpellées.
Immortaliser des scènes
NnoMan, photoreporter, est devenu le représentant d’un phénomène consistant à aller filmer au plus près des manifs, smartphone en main – discret et léger, celui-ci permet d’immortaliser des scènes que d’aucuns auraient passé sous silence, comme des violences policières.
Taxé de “casseur” par les autorités, NnoMan s’est vu interdire de manifestation par un arrêté, finalement annulé le 18 mai par le tribunal administratif de Paris.
Fascination pour les vidéos d’émeutes
NnoMan a donc repris son activité, au moment même où la question du “riot porn” commençait à poindre à l’horizon periscopien. Cette expression anglo-saxonne désigne la fascination de certains internautes pour les vidéos d’émeutes (“riot”).
Que regardons-nous ici à part une voiture de police en feu symbolisant les affrontements entre casseurs et policiers, une image si brute qu’elle en serait presque dés-informée ?
Des détenus ont utilisé l’appli pour se filmer
Periscope est partout. A tel point que l’on vérifie les smartphones aux alentours lorsque, passablement ivre, on s’apprête à se lancer dans une chorégraphie endiablée – leçon tirée de l’affaire Serge Aurier, le joueur du PSG mis à pied après avoir insulté ses coéquipiers et son entraîneur, Laurent Blanc, dans une vidéo diffusée sur l’appli le 13 février.
Periscope s’est aussi glissée entre les murs de la prison du Pontet (Vaucluse), où, rapporte Le Dauphiné libéré, des détenus ont utilisé l’appli pour se filmer. Une vidéo immédiatement téléchargée sur YouTube par un internaute. Car Periscope ne produit que des contenus périssables (durée de vie 24 heures maxi). Prouesse ou pierre angulaire d’une société panoptique ? Le 10 mai, une jeune fille filmait son suicide devant plus de 1 000 personnes.
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