Le journaliste américain Michael Weiss, auteur du livre EI: au coeur de l’armée de la terreur, a publié une série d’articles sur le site internet du Daily Beast, sur le recrutement des kamikazes utilisés par Daesh. Pour se faire, il a pu rencontrer et s’entretenir durant de longues avec Abu Khaled à Istanbul en Turquie, un […]
Le journaliste américain Michael Weiss, auteur du livre EI: au coeur de l’armée de la terreur, a publié une série d’articles sur le site internet du Daily Beast, sur le recrutement des kamikazes utilisés par Daesh. Pour se faire, il a pu rencontrer et s’entretenir durant de longues avec Abu Khaled à Istanbul en Turquie, un ancien recruteur de l’Etat Islamique originaire d’Alep, en Syrie.
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« Les combattants de l’EI choisissent d’être kamikazes dès le début »
Quand on est un combattant pour l’EI, « se porter kamikaze relève d’un choix. Pendant les heures d’apprentissage, les recruteurs vous demandent: « Qui veut être un martyr? » Les gens lèvent leur main, puis se séparent en différents groupes », a expliqué Abu Khaled au média. Dans les classes d’endoctrinement, on « n’obligerait » donc pas les jeunes hommes à devenir des martyrs.
Parmi ceux qui décident de mourir en martyr, Michael Weiss prend l’exemple de Jake Bilardi, jeune Australien de 18 ans qui s’est fait exploser à un checkpoint en Irak. Un autre, originaire du même pays, s’est donné la mort dans la ville irakienne de Ramadi; il était convaincu d’accomplir un acte de sacrifice noble, mourant en kamikaze pour le califat. Pour lui, le jihad a commencé en Australie, avait-il écrit:
« Mon développement idéologique coïncidait avec ma haine du système australien, ainsi que du système sur lequel sont basés la plupart des pays du monde. Pour en finir avec ce système, j’ai vite réalisé qu’une révolution globale était nécessaire. Et pour cela, il fallait que je meure ».
Des services de sécurité dirigés majoritairement par des anciens de l’armée de Saddam Hussein
Peu après avoir rejoint l’EI, Abu Khaled a formé un bataillon francophone (une « katiba »), d’environ 80 combattants qui ne parlaient pas du tout arabe. Jusqu’à peu, les combattants étaient regroupés par nationalité et par langue. Mais au « siège » de l’EI, à Raqqa, les hommes ont fait savoir qu’ils ne voulaient plus de ce mode de fonctionnement: « Nous avons déjà eu un problème avec les libanais. Nous ne voulons pas uniquement des français dans une katiba ». En effet, ces unités de combattants linguistiquement homogènes sont en train d’être dissoutes: les membres d’un groupe de 750 Libyens étaient devenus plus loyaux à leur émir libyen qu’au leadership de l’EI, d’après Abu Khaled. Il déclare également que l’organisation des services de sécurité de l’EI, est en majeure partie dirigée par des Irakiens issus des services secrets et de l’armée de Saddam Hussein.
L’article rappelle que le Britannique Mohammed Emwazi, connu sous le nom de « Jihadi John », qui a décapité des otages occidentaux, et probablement tué par une frappe américaine le 13 novembre, était un membre -comme Abu Khaled- d’Amn al-Dawla, sorte de FBI de l’EI.
Alors qu’en septembre 2014, le nombre d’étrangers souhaitant rejoindre les rangs de l’EI était en forte augmentation, le nombre de recrues serait désormais en baisse, particulièrement suite au nombre élevé de morts contre les forces kurdes à Kobané, fin 2014.
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