“Nous n’avons pas généré de renseignement en amont, clairement.” Tel est le glaçant constat tiré par l’amiral Michael Rogers, patron de la National Security Agency (NSA), l’agence américaine de contre-espionnage. Selon lui, “certaines communications” des terroristes auteurs des attaques sanglantes du 13 novembre étaient “chiffrées”. Conséquence immédiate : la célèbre agence de renseignement n’a pas […]
« Nous n’avons pas généré de renseignement en amont, clairement. » Tel est le glaçant constat tiré par l’amiral Michael Rogers, patron de la National Security Agency (NSA), l’agence américaine de contre-espionnage. Selon lui, « certaines communications » des terroristes auteurs des attaques sanglantes du 13 novembre étaient « chiffrées ». Conséquence immédiate : la célèbre agence de renseignement n’a pas pu prévenir quoi que ce soit. Cette annonce a été faite mercredi dans une interview accordée à Yahoo! News.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le problème du chiffrement des données
Cette communication chiffrée des membres de l’organisation Etat islamique, complique la tâche des services de renseignement comme l’explique M Rogers :
« Est-ce que nous avons du mal à acquérir les informations que l’on voudrait sur ces cibles ? Oui. Est-ce que c’est lié aux changements qu’ils font dans leur manière de communiquer ? Oui. Est-ce que le chiffrement rend nos missions plus difficiles à accomplir ? Oui. »
Le chef de la NSA nuance pourtant : « Le chiffrement est fondamental pour le futur, et je ne pense pas que la question soit de savoir s’il faut s’en débarrasser. (…) Je ne pense pas que ce soit réaliste. » De quoi relancer le débat sur le chiffrement des données, de plus en plus utilisé par les géants de l’informatique et dont les terroristes peuvent faire usage.
Une lettre ouverte d’Apple
Mardi, un tribunal californien a exigé d’Apple qu’il développe un logiciel pour pirater l’iPhone de deux terroristes de San Bernardino, auteurs d’une attaque qui avait causé la mort de 14 personnes, le 2 décembre 2015. Mais la firme à la pomme ne l’entend pas de cette oreille. Elle a publié une lettre ouverte et a formé un recours contre la décision judiciaire, dénonçant une demande anticonstitutionnelle. Cette démarche a été soutenue par d’autres géants comme Yahoo ou Google.
La maison Blanche a réagi. Elle a estimé que cette décision judiciaire était très « spécifique ». « Le ministère de la Justice ne demande pas à Apple modifier son produit ou de créer un moyen détourné d’accéder à l’un de leurs produits, a déclaré son porte-parole Josh Earnest. Il demande simplement quelque chose qui aurait un impact sur cet appareil spécifique ».
Et en France ? Le procureur de la République de Paris, François Molins, avait tenté de débattre de cette question en France à l’occasion d’une tribune publiée dans le New York Times doublée d’une interview dans l’Express. Il accusait alors les « nouveaux téléphones » de « rendre la justice aveugle ». A ce jour les autorités françaises n’ont elles jamais indiqué dans quelle mesure les terroristes avaient protégé leurs communications lors de l’attaque.
{"type":"Banniere-Basse"}