Depuis plusieurs mois, la France fait appel à des militaires irakiens pour traquer les ressortissants français membres de l’Etat Islamique à Mossoul. Un constat rapporté par le quotidien américain The Wall Street Journal. Le but de cette opération secrète ? Empêcher les djihadistes de revenir sur le sol français. A défaut d’avoir vu acceptée la loi […]
Depuis plusieurs mois, la France fait appel à des militaires irakiens pour traquer les ressortissants français membres de l’Etat Islamique à Mossoul. Un constat rapporté par le quotidien américain The Wall Street Journal. Le but de cette opération secrète ? Empêcher les djihadistes de revenir sur le sol français. A défaut d’avoir vu acceptée la loi sur la déchéance de nationalité, la France semble avoir opté pour une mesure plus radicale…
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Une trentaine de cibles prioritaires
Selon Courrier international, les forces spéciales françaises ont livré aux unités antiterroristes irakiennes les noms de ressortissants ainsi que leurs portraits. Vingt-sept hommes originaires de France et de Belgique ont été jugés comme des cibles prioritaires selon la liste dévoilée par un haut responsable de la police irakienne. Le nombre exact de ressortissants tués n’est pas encore connu.
Pour éviter le retour des revenants français : nous les tuons. https://t.co/orvtM3cfK6
— Virginie DEBUISSON (@VDEBUISSON) 30 mai 2017
La France reste silencieuse, Bagdad nie
Selon des deux sources proches du gouvernement français, citées par le Wall Street Journal, la France ayant aboli la peine de mort ne participe pas directement à ces opération mais se contente d’orienter les combattants irakiens sans s’impliquer directement. De son côté, une porte-parole du ministre français de la Défense est restée vague sur le sujet, se contentant de déclarer : “Les forces françaises travaillent en étroite coopération avec leurs partenaires irakiens et internationaux, quelles que soient les origines nationales”. Un propos en réalité destiné aux 1 200 soldats français qui aident l’Irak à reprendre Mossoul, et non pas à cette opération secrète.
Un officier irakien directement impliqué affirme à Courrier international : “Ils se chargent d’eux là-bas parce qu’ils ne veulent pas avoir à le faire chez eux. C’est leur devoir. Et c’est logique. C’est en France qu’ont eu lieu les attentats les plus meurtriers à l’étranger.”
Cependant, Bagdad affirme que l’armée irakienne ne participe pas à des assassinats extrajudiciaires systématiques. Un porte-parole du ministère de la Justice irakien a refusé de dire si le gouvernement détenait des combattants étrangers de l’État islamique.
« Une situation très floue »
A l’automne 2015, la France débattait déjà de la légalité de s’attaquer à ses citoyens au moment de rejoindre l’opération des bombardements américains en Syrie. En octobre 2016, le gouvernement répondait aux critiques en citant un article de la charte des Nations unies qui affirme le droit d’avoir recours à la force en cas de « légitime défense ».
Michel Verpeaux, professeur de droit à l’université de la Sorbonne, déclare : “Les Français ne se battent pas contre un État mais contre un groupe armé. C’est une situation très floue avec peu de cadre légal.”
La collecte de preuves, une chasse à l’homme
Pour trouver des preuves, tout est permis : les équipes fouillent les maisons abandonnées, font du porte à porte, contrôlent les identités des blessés dans les hôpitaux… Une équipe médico-légale a été mise en place afin de collecter des échantillons de tissus et d’os sur les morts et les blessés dans le but de trouver des traces ADN correspondantes à la liste des hommes recherchés.
Depuis plusieurs semaines, les forces spéciales se focalisent sur l’hôpital Al-Jamhuri, situé dans le quartier de la Médina, le dernier occupé par l’État islamique. Les derniers hauts responsables de l’Etat Islamique sont soupçonnés d’y être retranchés.
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