Relativement discret depuis l’accord qu’il a passé le 17 décembre avec Jean-François Copé, pour mette fin à la guerre de l’UMP, François Fillon sort de sa réserve.
Fillon, le retour
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Ce 26 février, François Fillon organise son grand retour politique avec un meeting à Paris, salle de la Mutualité – l’ex salle fétiche des socialistes désormais prisée de l’UMP. Il y lancera « son projet politique pour la France », une manière de reprendre un dialogue direct avec les Français, bien qu’il ne soit pas à la tête de l’UMP et d’indiquer qu’il est candidat à la primaire UMP avant la présidentielle de 2017. La séquence sera précédée dès ce dimanche soir par le JT de TF1 et un entretien dans Le Monde. En somme, du sur mesure pour revenir largement dans les médias en « homme d’Etat » et en « rassembleur », précisent des proches et chasser l’image du politique les mains dans le cambouis après la phase compliquée du congrès de l’UMP.
Le 26, quarante-cinq minutes tout compris
« Tout le monde met la main à la pâte », commente l’entourage de François Fillon. « C’est vrai que ça nous prend plus de temps que prévu car on travaille avec des bouts de ficelle et il faut régler jusqu’aux micros détails » : le fond de la scène, la sécurité, la réponse aux mails des militants. Le tout avec une équipe resserrée d’une quinzaine de personnes. Mais on nous annonce « du monde ». « Ca va être un événement« . Sans première partie. Aucune autre intervention n’est prévue pour éviter que le rendez-vous ne se transforme en casse-tête chinois. « Si l’un parle, un autre veut parler et le troisième ne comprend pas pourquoi il ne parle pas. On n’en finit plus », grince un organisateur. Fillon devrait prendre la parole pendant quarante-cinq minutes dès 18h45 jusqu’à 19h30. Rien d’anodin dans cet horaire qui lui permettra d’être présent dans les 20h du mardi soir.
Le 26, Fillon nous dit tout… ou presque
L’ex-Premier ministre et désormais député de Paris a trois objectifs. Premièrement, lever le voile sur ses intentions à Paris. Même si tout le monde sait désormais qu’il ne sera pas candidat. « Il était impossible pour lui d’être candidat à Paris puis candidat à la primaire », lâche un filloniste du premier cercle. « Son objectif c’est la primaire 2016 et uniquement 2016. Ensuite, reste la question des modalités pour y parvenir ». Pour autant, Fillon devra dire quel prendra la forme de son engagement dans la capitale et auprès de Nathalie Kosciusko-Morizet. Deuxièmement, annoncer ses intentions pour l’UMP. Là selon ses proches, on ne devrait pas en savoir beaucoup avant juin prochain.
Pour certains, y compris dans son entourage, « Fillon fait du Fillon, rien n’a changé », « Je pense que Fillon ne se lancera pas en septembre dans la nouvelle bataille. Il n’aime pas prendre des coups », grince un filloniste proche du député de Paris agacé que son champion ne s’engage pas plus ouvertement sur la scène politique. « Il a toujours été habitué à être le second«
Pour d’autres, plus optimistes, Fillon veut se laisser la porte ouverte et ne décider qu’en juin avec toutes les cartes en main. Enfin, à la Mutualité, il énoncera qu’il s’engage durablement d’ici la primaire « pour le pays ». « François Fillon est très investi. Il dévoilera ses engagements de façon claire sur tous les sujets, donner sa vision, mettre en perspective, dire ce qu’il pense de la situation actuelle et expliquer sa ligne politique pour les quatre années à venir », confie un de ses soutiens. « Il veut être présent dans le débat national ». Fillon insistera surtout sur les sujets économiques et sociaux « première préoccupation des Français », juge-t-on dans l’équipe de Fillon. Avec cette devise pour encenser leur leader : « La politique, c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ».
Après le meeting, Fillon en fanfare ?
Dès le 1er mars, François Fillon reprendra ses déplacements avec un petit arrêt en Alsace et l’envie de rencontrer des entrepreneurs et des acteurs locaux « par petits groupes ». « Il veut y aller seul sans démonstration de force ni aréopage », confie un proche en raillant leur adversaire numéro un, Jean-François Copé. Les déplacements qui pourraient durer quarante-huit heures avec une nuit sur place et s’enchaîner chaque semaine ne devraient pas s’accompagner nécessairement d’une réunion publique. Fillon en fanfare donc ? Il s’arrêtera néanmoins une semaine pendant les vacances scolaires. De quoi faire glousser du côté des copéistes sur son manque d’envie au moment de se relancer. A l’UMP, décidément, les petites vacheries, ça ne s’arrête jamais. Mais les fillonistes ont tout prévu. Ils se démultiplieront pour accroître leur présence dans toute la France. François Fillon a aussi en tête quelques déplacements à l’étranger.
Une association et une fondation
François Fillon a réactivé son club France.9, association politique. Et on devrait savoir à la Mutualité s’il garde ce nom, peu audible pour le grand public, ou s’il en change. De nombreuses propositions lui ont été faites. S’il était plutôt partisan de le changer, il est aujourd’hui plus indécis. L’ex-Premier ministre réfléchit aussi à un think tank sous la forme d’une « fondation d’intérêt général », précise un proche que François Fillon lancera d’ici la fin de l’année avec des personnalités qui l’ont « nourri » intellectuellement lorsqu’il était à Matignon, des représentants de la société civile, du monde de la culture ou de l’entreprise dont certains seront présents le 26 février, au meeting. En somme, un laboratoire d’idées dans lequel il pourra puiser dans les quatre prochaines années…
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