Le nouveau système d’admission dans l’enseignement supérieur a fait couler beaucoup d’encre, suite à la première vague de résultats ce 22 mai. Mais comment fonctionne-t-il ? Et surtout, à quoi peuvent s’attendre les centaines de milliers de lycéens dont les vœux ont été refusés, ou sont en attente ?
Ce mardi 22 mai, les premiers résultats de la nouvelle plate-forme d’admission à l’enseignement supérieur, Parcoursup, sont tombés. Et par certains aspects, ils ont surpris. En effet, sur les 810 000 lycéens ou étudiants en réorientation qui ont postulé, seuls 430 000 ont reçu au moins une proposition pour leurs études. Pour les autres, qui n’ont reçu aucune réponse positive à leurs vœux, une attente difficile et stressante commence – à deux semaines du bac. 29 000 candidats n’ont même reçu que des réponses négatives à leurs vœux, ils ne sont donc sur aucune liste d’attente… Dans les dix jours à venir, les réponses peuvent cependant changer.
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Comment les dossiers sont-ils classés ?
Plusieurs questions se posent sur le fonctionnement de cette nouvelle plate-forme (Le Monde campus a répondu à certaines d’entre elles). D’abord, comment les dossiers sont-ils classés ? En effet, la première étape de Parcoursup, après les candidatures des lycéens, réside dans le tri des candidats par les universités, écoles et lycées. A ce moment là, des “algorithmes locaux” développés par chaque établissement, qui restent confidentiels, sont utilisés pour départager les candidats. De ce fait, on ne sait pas si des critères géographiques, en fonction des lycées, ou encore des notes sont pris en compte. Ce choix visait à laisser une certaine place au rôle des équipes pédagogiques.
Un algorithme mis en place par le gouvernement, qui l’a rendu public la veille des résultats, intervient ensuite sur ce classement, pour prendre en compte un nombre suffisant de candidats boursiers, de résidents de l’académie et de bacheliers des filières technologiques et professionnelles pour les IUT et BTS. “Parcoursup ne trie pas sur des critères académiques », explique ainsi Guillaume Ouattara, étudiant en informatique de 22 ans : « Il y a bel et bien des critères sociaux qui vont être pris en compte”.
Comment remonter sur les listes d’attente ?
D’autre part, comment passer d’une place sur liste d’attente à une admission ? Concrètement, les lycéens qui acceptent une place qui leur est proposée annulent leur postulation aux autres filières souhaitées. Ils libèrent donc des places. La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal assure ainsi que 66 000 places ont été libérées dès le premier soir. Elles devraient s’élever, selon elle, à 350 000 d’ici une dizaine de jours. Les lycéens doivent donc consulter chaque matin leurs admissions. Pour pouvoir comparer l’efficacité de ce système avec le précédent – Admission post-bac (APB) -, il faudra donc attendre que cette première vague de résultats arrive à son terme, et que toutes les places aient été redistribuées.
Que faire si tous vos vœux ont été refusés ?
Il est possible que tous les vœux aient été refusés, dans le cas où le lycéen a postulé uniquement à des filières sélectives. Dans ce cas, il est possible d’être accompagné par la commission d’accès à l’enseignement supérieur, qu’il faut solliciter d’ici les quinze jours à venir.
En quoi consiste la phase complémentaire ?
A partir du 26 juin et jusqu’au 21 septembre, les étudiants qui n’auront pas encore été affectés à une formation pourront postuler aux places restées vacantes lors d’une phase complémentaire. Selon le ministère, environ 20% des candidats n’auront pas reçu de proposition au moment des résultats du bac, le 6 juillet.
https://twitter.com/HugoineMartoris/status/998987781132177409
En tout cas, cette première phase d’admission a suscité de nombreux commentaires amères de lycéens sur les réseaux sociaux. Ils témoignent aussi du stress généré par leur situation. Pour vice-président de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) Hervé-Jean Le Niger, interrogé par France Info, “on est devant un constat d’échec”, car “C’est extrêmement anxiogène pour des élèves qui vont passer leur baccalauréat bientôt et qui parfois risquent d’être orientés vers des filières qu’ils n’ont absolument pas choisies, mûries, préparées au lycée ».
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