Avec la parution des bonnes feuilles de son livre « Sursaut français », dans Valeurs Actuelles, Jean-François fait son retour sur la scène politique après 18 mois d’absence. Dans son viseur, même s’il se garde de le dire, 2017 et Nicolas Sarkozy.
« Poignardé » par ses amis, « laissé pour mort« , c’est en ces termes que Valeurs actuelles décrit Jean-François Copé, à l’époque de sa « démission forcée » de la présidence de l’UMP, en mai 2014. Depuis l’UMP est devenu Les Républicains, et le maire de Meaux revient (c’est lui qui le dit) « changé, remonté, déterminé ». A l’hebdomadaire très droitier, il a accordé les bonnes feuilles de son livre à paraître le 20 janvier, Sursaut français (ed. Stock), un ouvrage personnel mais servant de base de travail à l’élaboration d’un futur programme.
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Il y évoque aussi bien le passé que l’avenir avec, bien entendu, 2017 dans le viseur. Pas la peine de lui parler de primaire de droite, prévue au mois de novembre, « ce n’est pas le sujet », prévient-il. « Moi vivant, jamais Copé ne sera candidat aux primaires », répondait prophétiquement son futur meilleur ennemi Nicolas Sarkozy, en octobre dans les colonnes du Canard enchaîné. En vérité, ce retour apparaît comme un nouveau caillou dans la chaussure de l’ex-président, déjà bien embarrassé par la popularité toujours grandissante d’Alain Juppé.
« J’ai touché la haine du doigt »
« Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu lors de ce bureau politique de l’UMP le 27 mai 2014, commence Jean-François Copé dans les bonnes feuilles de Valeurs actuelles. Je ne le souhaite pas à mes amis, à ceux que j’aime et qui ont été tout au long de cette épreuve d’une fidélité et d’une solidité remarquables. Oui, ce jour-là, j’ai touché la haine du doigt. J’ai vu, dans le regard de quelques-uns des plus éminents membres de ma famille politique de la haine. »
Ce bureau politique, c’est celui de l’affaire Bygmalion: sous la pression d’une affaire explosive, il est contraint de démissionner. Il le répète, ses “amis” l’ont « poignardé« . Outre cet épisode douloureux pour le maire de Meaux (« On m’avait laissé pour mort »), Jean-François Copé revient sur la guéguerre avec François Fillon autour des cendres du sarkozysme post-élection présidentielle de 2012:
« Contrairement aux allégations de l’époque, j’ai vraiment remporté cette élection alors que tous – responsables de l’UMP, sondeurs, journalistes – me prédisaient battu (…) Contrairement à ce qui a été raconté avec force mensonges, ça n’a jamais été une histoire de tricherie. Mais bien plutôt de « mauvais perdant »
Le maire de Meaux déroule également son programme, et préconise ainsi le gouvernement par ordonnances ou les référendums d’entreprise pour régler « le problème lancinant des 35 heures ». Il appelle aussi au recrutement, sur cinq ans, de 70 000 agents de sécurité (police, armée, pénitentiaire). Concernant l’islam, il veut « un concordat« . En échange d’une défense « des règles républicaines, de l’interdiction du voile dans la fonction publique, dans les écoles, dans les crèches, du respect de la mixité hommes-femmes dans les piscines », il propose de « créer un institut de formation des imams, de consacrer la reconnaissance de la communauté musulmane dans les cimetières, de poser les principe d’un programme de construction de lieux de culte musulmans », financé par les dons des fidèles.
L’histoire du pain au chocolat
Enfin, il y a même un passage sur la fameuse histoire du pain au chocolat. « J’ai raconté cette histoire, si tristement banale, en 2012. (…) Je voulais que cet incident sorte de l’anonymat. Pour constituer une prise de conscience des tensions croissantes que l’on observe. C’est l’inverse qui s’est produit. »
Ce livre marque le retour en politique de Jean-François Copé après 18 mois d’un silence médiatique auquel il s’est rigoureusement astreint. Avant la sortie de ce livre, prévue mercredi, le maire de Meaux sera l’invité de l’émission de Marc-Olivier Fogiel, Le Divan, mardi soir sur France 3. Copé part de loin, d’après l’institut de sondage Odoxa, 72 % des Français ont une mauvaise opinion de lui. Ce n’est pas franchement mieux du côté des Républicains : 55 % le jugent sévèrement…
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