Ce qui se passe à Greenville, en Caroline du Sud, depuis quelques semaines ressemble étrangement à un remake de Ça, le livre de Stephen King publié en 1986, dans lequel un démon prenant l’aspect d’un clown aux dents longues et aux griffes acérées attaque des enfants et des adultes. La police de la ville a en effet renforcé ses patrouilles alors que plusieurs résidents ont affirmé avoir vu rôder des clowns aux alentours de leur complexe d’appartements.
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@heyandjela the wasco clown was the original and now there are a bunch of copycats in the area pic.twitter.com/vjzyhWRLfD
— onion D (@Dr_DRock) 20 octobre 2014
Nez clignotant, bruits de chaînes, lasers verts
D’après les témoignages, ces clowns inquiétants ont notamment essayé d’attirer des enfants dans les bois, en agitant des liasses de billets. Les détails sur leur apparence accentuent le sentiment d’angoisse qui les entoure : nez clignotant, bruits de chaînes, lasers verts…
Le concierge du complexe d’appartement a fait parvenir une lettre aux habitants, pour les prévenir du danger qu’ils représenteraient :
« Il y a eu plusieurs conversations et de nombreuses plaintes au sujet d’un clown ou d’une personne habillée en clown qui essaye de prendre des enfants, ou de les attirer dans les bois. »
L’une des résidentes, interviewée par Buzzfeed, explique que cette histoire lui rappelle directement le démon de Ça .
« Le clown maléfique est une victime qui se venge »
Ces étranges personnages, dont la police n’a pas encore élucidé les motivations, ne sont pas sans rappeler les clowns qui avaient semé la terreur en France, en particulier dans le Nord, en octobre 2014, braquant les projecteurs sur la coulrophobie (la peur des clowns).
Interrogé par Les Inrocks, Jean-Bruno Renard, professeur de sociologie à l’université Paul Valéry – Montpellier III, spécialiste des légendes urbaines, expliquait les origines de ce motif récurrent des films d’horreur :
« Leur côté grotesque, caricatural, fait rire, mais l’incertitude sur la personne qui est derrière fait peur. […] Sa laideur, sa maladresse et sa bêtise font de lui la figure même de l’exclu, du bouc émissaire recevant les coups et les claques. A partir du moment où le clown devient maléfique, on a un choc en retour : pour résumer, le clown maléfique est une victime qui se venge ».
Il rappelait également que l’affaire John Wayne Gacy, un serial killer américain arrêté en 1978 et surnommé par les médias “le clown tueur”, avait donné renforcé la crainte qu’inspire le clown maléfique.
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