A la fin de chaque semaine, LesInrocks.com font le point sur le procès Clearstream. Faits marquants, petites phrases, instants d’audience… Cinquième épisode : le parquet demande 18 mois de sursis pour Dominique de Villepin, les avocats devisent, et puis c’est fini.
La dernière semaine du procès a commencé par les plaidoiries des parties civiles, et l’intervention très attendue de Me Thierry Herzog. Le défenseur de Nicolas Sarkozy a estimé que Dominique de Villepin s’est « associé » aux deux faussaires présumés, Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud, dès avril 2004. L’avocat a qualifié l’ancien Premier ministre d’« instigateur » de l’affaire. « Il n’y a pas seulement une conviction mais des éléments indiscutables qui montrent que M. Dominique de Villepin a été […] à l’origine de la machination visant à empêcher Nicolas Sarkozy d’accéder à la présidence de l’UMP », a plaidé Thierry Herzog.
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« Je démontrerai […] l’implication de ceux qui sont poursuivis », a conclu l’avocat, considérant qu’ « aucun de ceux qui sont ici ne sont ici par l’acharnement d’un homme », comme l’affirmait Dominique de Villepin au premier jour du procès.
Mercredi après-midi, le temps du ministère public. Jean-Claude Marin, procureur de la République de Paris, a requis en personne contre l’ancien Premier ministre. Il a estimé que Dominique de Villepin s’était rendu complice de dénonciation calomnieuse « par abstention », « en cautionnant par son silence les agissements de Jean-Louis Gergorin ». Le procureur a réclamé 18 mois de prison avec sursis à l’encontre de Dominique de Villepin. Celui-ci a accusé Nicolas Sarkozy d’avoir « tenu sa promesse de le pendre à un croc de boucher ». Son avocat me Metzner, parle d’ « acrobatie judiciaire » : « Jamais personne en France n’a été condamné pour avoir omis de faire quelque chose, pour n’avoir rien fait […] Pour condamner M. de Villepin, il faut un acte positif. Or il n’y en a aucun », clame Me Metzner.
Pour l’accusation, la machination Clearstream est « l’œuvre » de l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin, alors que le mathématicien Imad Lahoud n’a été que son « complice intéressé et malveillant ». Le premier encourt trois ans de prison dont 18 mois fermes, assortis de 45000 euros d’amende. Le parquet a requis deux ans de prison dont 18 mois fermes et 45000 euros d’amende pour Imad Lahoud. En son nom, son avocat Me Olivier Pardo a demandé « pardon, pardon pour ses torrents de mensonges ».
Relaxe requise pour le journaliste Denis Robert, poursuivi pour recel de vol et d’abus de confiance. Estimant qu’il n’a fait que son travail, le vice-procureur a tout de même souligné son « manque de prudence ». Quant à Florian Bourges, ancien stagiaire chez Arthur Andersen, il risque quatre mois de sursis pour avoir sorti les listings originaux de Clearstream. Le jeune homme « est étranger à la dénonciation calomnieuse », a estimé le vice-procureur Romain Victor mais « a violé toutes ses obligations de confidentialité liées à son travail chez Clearstream».
Le jugement sera rendu début 2010. D’ici là, bye-bye Clearstream…
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