A la fin de chaque semaine, LesInrocks.com font le point sur le procès Clearstream. Faits marquants, petites phrases, instants d’audience… Premier épisode : Bourges et Robert se posent en victimes, Villepin en martyr. Lahoud charge Gergorin. Et pendant ce temps les journalistes twittent.
La première semaine du procès excite la presse. Les rétrospectives, portraits des protagonistes, mises en évidence des affrontements politiques fleurissent, comblent les passionnés et accablent les indifférents. Journalistes et curieux se pressent devant le palais de justice de Paris, la salle d’audience est bondée. On va au tribunal comme au cinéma. Et un débat naît sur le droit de twitter un procès, comme le font des journalistes de France 2 et du Nouvel Obs.
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La semaine a été riche. Dominique de Villepin attaque, avant de rejoindre la salle. Il place la bataille sur le terrain politique : « Je suis ici par la volonté d’un homme, je suis ici par l’acharnement d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française. J’en sortirai libre et blanchi, au nom du peuple français. » Grandiloquence, théâtralité, villepinisme.
Un personnage jusque là inconnu se détache : Florian Bourges. Auditeur stagiaire chargé de Clearstream en 2001, il avait conservé plusieurs fichiers qu’il a proposés au journaliste Denis Robert, puis a rencontré Imad Lahoud. « J’ai été assez naïf, voire même stupide », a-t-il concédé. « Il m’a dit qu’il travaillait pour la DGSE » et faisait « une recherche de financement d’al-Qaïda ». Florian Bourges l’autorise à copier ses fichiers.
Après avoir changé plusieurs fois de version, Imad Lahoud a finalement affirmé avoir, en mars 2004, ajouté les noms patronymiques de Nicolas Sarkozy dans les listings Clearstream. Selon lui, à la demande de Jean-Louis Gergorin. Devant les juges, il se présente comme un simple exécutant. Et dit connaître Dominique de Villepin, qui nie. Un instant de confrontation décrit par Pascale Robert-Diard, qui suit le procès pour Le Monde.
Mercredi soir, le patatras de la semaine. Nicolas Sarkozy, en déplacement à New York pour l’assemblée générale de l’ONU, répond aux questions de Laurence Ferrari et David Pujadas. Interrogé sur Clearstream, le président fait une tête de circonstance et déclare imprudemment : « Deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal. » Tollé contre cette atteinte à la présomption d’innocence. Dominique de Villepin annonce son intention d’attaquer le président en justice, sur le fondement de l’article 9 du Code civil.
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