La rédactrice en chef du Vogue US et son homologue française ont rencontré Christian Estrosi pour parler mode. Une touche glamour plus que bienvenue pour un ministre chargé de l’Industrie.
« Hey, Christian Estrosi va rencontrer Anna Wintour ». La nouvelle nous avait laissés sans voix la semaine dernière. Chacun avait commencé à élaborer des scénarii alambiqués dans sa tête. Genre c’est l’histoire d’une rédactrice de mode américaine ultra-respecté qui rencontre à Paris un jeune ministre fringant.
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Sous les auspices de la Fashion Week, ils se seraient aimés, déchirés (parce que c’est pas si facile) et puis ils auraient fini par se marier à Nice, ville dont Christian est l’heureux maire.
Délivrée de son rôle réducteur de pasionaria tyrannique du Vogue US dont elle était jusque-là rédactrice en chef, Anna Wintour serait allée jusqu’à exiger un buffet 100% pissaladière (avec anchois). Estrosi aurait lui profité de cette union pour s’attirer la sympathie des électeurs et prendre la tête de l’UMP avant d’être triomphalement élu président de la République en 2012, en plein pendant la Fashion Week.
Un synopsis de plus au compte d’Anna qui s’est imposée ces dernières années comme une figure majeure de la pop-culture. En 2005, le film Le Diable s’habille en Prada la mettait en scène sous les traits d’une Meryl Streep despotique d’après l’adaptation d’un livre de Lauren Weisberger, ex-assistante d’Anna Wintour chez Vogue. Plus récemment, elle faisait l’objet d’un documentaire intitulé The September Issue et suivant la Cruella de la mode US lors de l’élaboration du numéro de septembre.
Le notre se serait appelé « Christian et Anna » parce que ça a un petit côté Nouvelle Vague et qu’on aurait pu faire des jeux de mots avec « Nouvelle Vogue ». Malheureusement, la réalité s’est une fois de plus acharnée à briser les doux rêves de cœurs tendres et la rencontre qui s’est déroulée lundi 25 janvier a seulement duré une demi-heure.
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Froide et insaisissable Anna Wintour (à gauche sur la photo) a même refusé de participer à la conférence de presse qui suivait. En vrai, Christian et Anna se sont seulement entretenus des initiatives destinées à soutenir les jeunes créateurs en compagnie de Carine Roitfeld, rédactrice en chef du Vogue français qui semble s’être carrément tapée l’incrust’ – et peu importe si Anna la bashe parfois dans ses interviews.
Oubliée la romance féérique, le rendez-vous express aurait en fait été froidement planifié par Elizabeth Quin, journaliste et critique aujourd’hui chargée de mission au ministère pour les industries de haute couture et prêt-à-porter. En tous cas Christian tient à un truc : que « Paris reste la capitale de la mode dans le monde ». Et il se donne du mal pour ça. En témoignent le salon dix-huitième agrémenté de petits macarons et autres kiwis coupés en zigzag.
Bon point. Après avoir recruté l’actrice Sophie Duez pour s’occuper de la reconversion des anciens abattoirs de Nice en espace culturel et après son apparition remarquée au concours Miss France 2010 sur TF1, Estrosi poursuit son ascension dans le monde du style, du luxe et des bonnes meufs. En ce qui concerne Anna, il l’a trouvée « extrêmement courtoise et amicale ». Allant jusqu’à ajouter « quand on est quelqu’un de grand et de généreux, on est une personnalité hors du commun ». Le storytelling peut commencer.
Pour lire le compte-rendu des déclarations du Ministre sur l’industrie de la mode on peut aussi aller sur Reuters.
Photos issues du compte Flickr de Christian Estrosi.
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