Vingt-cinq ans après la fin de la dictature de Pinochet au Chili, des zones d’ombres subsistent toujours sur les conditions dans lesquelles des exécutions ont été perpétrées. La semaine dernière, le voile a commencé à se lever. Pas moins de 17 anciens officiers de l’armée chilienne ont été arrêtés pour deux crimes majeurs commis à l’époque […]
Vingt-cinq ans après la fin de la dictature de Pinochet au Chili, des zones d’ombres subsistent toujours sur les conditions dans lesquelles des exécutions ont été perpétrées. La semaine dernière, le voile a commencé à se lever. Pas moins de 17 anciens officiers de l’armée chilienne ont été arrêtés pour deux crimes majeurs commis à l’époque : l’assassinat de l’artiste Víctor Jara, et l’immolation de deux activistes.
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Alors qu’un pacte de silence assurait l’impunité aux soldats de Pinochet, l’un d’eux a brisé la chaîne. Fernando Guzmán, âgé de 18 ans à l’époque, a décidé de parler « afin de rendre justice aux familles », écrit Global Voices. Suite à son témoignage, dix suspects ont été accusés du meurtre de Victor Jara et sept autres d’avoir immolé par le feu deux activistes.
3 000 personnes tuées et des dizaines de milliers de prisonniers
Victor Jara était poète et chanteur, mais également un activiste politique luttant pour la défense de la classe ouvrière. Peu après le coup d’Etat en 1973, il est fait prisonnier avec d’autres dans le Stade National de Santiago. « Il fut torturé, eut les doigts arrachés ainsi que le corps criblé de 44 balles », retrace Global Voices.
Quand aux deux activistes, il s’agit de Carmen Gloria Quintana et Rodrigo Rojas âgés respectivement de 18 et 19 ans, à l’époque. Accusés d’avoir récolté des données sur les grèves et manifestations contre Pinochet, ils sont faits prisonniers par l’armée. En 1986, après avoir été battus, ils sont aspergés d’essence et brûlés vifs par les militaires. « L’armée avait maquillé l’attaque et Pinochet avait accusé les deux victimes de s’être immolées par le feu en fabriquant des cocktails Molotov », détaille Global Voice.
Durant les dix-sept années de dictature, 3 000 personnes furent tuées et plusieurs dizaines de milliers emprisonnées et torturées. Le témoignage de Fernando Guzmán pourrait amener d’autres langues à se délier, et donner enfin des réponses aux familles des victimes.
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