Chevènement persiste: “inconsciemment” les communautaristes “apportent leur aide » à Daech

La nomination sur décision de Bernard Cazeneuve de Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation pour l’islam de France n’en finit pas de faire des vagues.

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D’abord, bon nombre d’observateurs s’étonnent que le gouvernement n’ait pas choisi une personnalité parmi les musulmans pour diriger cet organisme censé les représenter. Ainsi le philosophe Abdennour Bidar, dans Libération rappelle qu’il y a “un nombre considérable de femmes et d’hommes qui concilient l’identité musulmane et l’identité française sans aucune difficulté ni contradiction mais de façon sereine, harmonieuse et féconde”, et qui pourraient remplir ce rôle d’incarner un islam des Lumières, qu’il appelle de ses vœux.

Mais surtout l’ex-ministre de l’Intérieur ne cesse de faire des déclarations qui hérissent de tous côtés. Après avoir demandé la « discrétion » aux musulmans, il a provoqué un tollé en évoquant la situation de Saint-Denis où d’après lui. vivraient “135 nationalités, mais il y en a une qui a quasiment disparu”.

D’aucuns y ont vu un ralliement à la théorie du « grand remplacement” chère à Renaud Camus. Dans une longue interview au Figaro, Jean-Pierre Chevènement affirme qu’il évoquait “la disparition de la classe ouvrière française traditionnelle qui constituait un puissant facteur d’intégration”.

“Procès d’intention fielleux”

Jean-Pierre Chevènement voit dans ces attaques des “procès d’intention fielleux qui me sont faits par quelques snipers de plume et de micro”. Il affirme se placer dans le combat pour le modèle républicain qui est “évidemment supérieur au modèle multiculturel”, selon lui.

Et il n’hésite pas à affirmer que pour lui, “les tenants du communautarisme (…) apportent leur aide” aux “théoriciens et [aux] stratèges de Daech”. “Inconsciemment, je veux le croire”.