Le billet dur de Christophe Conte : cette semaine, la benjamine politique de la famille Le Pen.
J’écris ces lignes au lendemain de ce qui était annoncé comme la grande marée Bleu Marine des départementales, où la formation dont tu es la seule fille députée devait devenir le premier parti de France. De cette France recroquevillée des départements, des cantons, des bourgs, des villages, des hameaux, des lieux-dits, des trous du cul du monde, des barrières de chemin de fer, des cantines pur porc et des rues du 19-Mars-1962 débaptisées par vos édiles révisionnistes. C’est raté pour cette fois.
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L’air est (un peu) plus respirable malgré la pollution et comme il fait beau, je n’ai pas encore regardé si les candidates FN Monique Führer-Moguerou (78) et Tiphaine Goehring (67) ont fait honneur à leur patronyme, et si Christophe Judas (88) et Xavier Jésu (80) sont parvenus à s’entendre. J’ignore si le Grand Remplacement du pays des Lumières par le pays des Bidochon/Dupont Lajoie est réellement en marche. Je sais juste que toi, Marion Maréchal, putain, avec ton allure de mannequin pour shampoing Timotei, du haut de ton quart de siècle blond aryen, tu fous encore plus les chocottes que les freaks frontistes qui ont fleuri sur les panneaux électoraux ces dernières semaines.
“Cela va évidemment paraître très prétentieux, disais-tu dans L’Express, qui t’offrait avec complaisance sa couverture la semaine dernière, mais je crois qu’il y a une aristocratie Le Pen.” Ce n’est pas prétentieux, c’est simplement navrant, en république, d’avoir à se fader une telle dynastie haineuse et ses princesses de sang Bleu Marine qui, sans le piston familial, auraient à peine pu participer à une élection de délégué de classe ou à un concours régional de Miss France aux Français. “Marion, analysait le politologue Thomas Guénolé dans le même article, c’est le front lepéniste sans l’antisémitisme. C’est-à-dire un front islamophobe, xénophobe et homophobe.” Tant de phobies à ton âge est signe d’une jeunesse perturbée, Marionnette, tu devrais demander des comptes à ta famille au lieu d’en épouser la cause.
Enfin, ça te regarde, et puis les raccourcis parfois cruels de l’actualité se sont chargés de ton cas tout récemment. Sur Twitter, en réaction à un article du Monde à propos de la suppression du délai de réflexion de sept jours obligatoire entre la première et la deuxième consultation pour obtenir une IVG, tu écrivais ceci : “Quand on achète un micro-ondes sur internet on a sept jours pour se rétracter. Mais pour avorter, plus besoin.” Au-delà de l’inquiétante fascination pour les fours que vous semblez cultiver dans la famille, Darty Marion, ta comparaison débile aura au moins eu le mérite d’évaluer le niveau de ta réflexion politique. Manque de bol, on apprenait au même moment que cinq bébés congelés avaient été retrouvés en Gironde. Sans doute des gens qui ont estimé les délais de réflexion trop longs mais pour lesquels le micro-ondes ne pourra plus faire grand-chose.
Toutefois, dans le fond, je suis d’accord avec toi, un temps de réflexion d’une semaine est indispensable dans certains cas extrêmes. Notamment entre deux tours d’une élection.
Je t’embrasse pas, je demande un délai.
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