L’année sera électorale et on pressent une campagne au ras des pâquerettes. A croire que quand viendra le temps des cerises, il n’y aura pas lieu de se réjouir.
2016, cette salope, nous a pris David Bowie, Prince, Leonard Cohen, Alan Vega et tellement d’autres qu’on n’est pas mécontents de voir ta tête, 2017. Si tu pouvais arrêter le massacre des héros et aussi des anonymes, ne serait-ce qu’un instant, faire pour un mois ou deux la grève de la faucheuse, ce serait même la fête.
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Tu vois, on en est là, à réclamer des trêves à la place des rêves, un moratoire sur la mort à l’heure des vœux meilleurs, un cessez le “feu” plutôt qu’un feu d’artifice, riper les RIP pour quelque temps seulement. OK, 2016 fut balèze aussi pour effacer quelques fâcheux, de Morandini à Sarkozy, mais doit-on pour autant se réjouir de ceux qui les remplacent ? Tu l’auras compris, 2017, on démarre l’année avec le moral dans les chaussettes.
Et ce mois de mai à l’horizon, celui qui dans l’histoire de France a toujours fait éclore les promesses, on le regarde au loin en serrant les fesses, en se demandant qui, de la droite dure ou la droite encore plus dure, en finira princesse.
Devrait-on passer direct en 2018 ?
Le temps des cerises, mon cul ! C’est désormais le temps des noyaux, et pour longtemps, j’en ai peur. Quelles sont les raisons objectives de se réjouir, sois franche ? La primaire de la gauche ? C’est vrai que c’est assez drôle, et un peu dégoûtant aussi. Comme les toilettes d’un bar-tabac-PMU, y en a autant à côté que dedans, faudra donc pas s’étonner si, en mai prochain, ça glisse au premier tour, et si ça sent franchement la pisse au second.
Je sais, 2017, c’est vulgaire, mais tu croyais sérieusement que la perspective de vivre sous la gouvernance de types comme Laurent Wauquiez et Eric Ciotti allait nous inspirer des vers de Ronsard ? Et Trump ? Et Poutine ? Et al-Assad ? Et Erdogan ?
Ça t’inspire, toi, cette meute de molosses sanguinaires, quand il n’y a même plus un Leonard Cohen pour en atténuer les morsures ? Tu le veux encore plus sombre, le tableau ? T’es sûre ? Tu préfères pas une pastille à la menthe ? Ou te suicider tout de suite, qu’on passe direct à 2018, année de la cuite ?
A quand la fin de l’état d’urgence ?
Tiens, je prends les paris qu’en 2018 on en sera à regretter Hollande, son côté pépère, son impuissance touchante, ses ratés désastreux et quelques réussites peut-être déjà remises en question par son successeur – je n’ose pas mettre le mot au féminin, par superstition.
Et 2018, on ne sera peut-être plus sous l’état d’urgence, mais les chômeurs, les précaires, les malades, les jeunes, les vieux, les étrangers, les réfugiés et certaines femmes le seront encore, de toute évidence. T’auras servi à quoi 2017, sinon à des cacahuètes ?
Quatre mois de campagne électorale au ras des pâquerettes, et les huit suivants pour réaliser qu’on a fait une boulette, tu parles d’un calendrier ! Si le mec des Postes se pointe pour me vendre le sien, ma parole j’égorge ses chats à la con ! Mais si jamais, miraculeusement, t’as encore le pouvoir d’inverser les choses, même de manière fluette, 2017, ce sera chouette.
Je t’embrasse, malgré tout, même si a priori tu sens pas la violette.
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