Le 2 décembre dernier, plusieurs chercheurs ont reçu sur leur boite mail un courrier quelque peu étrange. Le CNRS enjoint ceux qui consultent des sites jihadistes dans le cadre de leur recherches de se signaler, afin d’éviter toutes poursuites éventuelles. “Afin de protéger les chercher.e.s qui seraient amené.e.s à consulter ces sites (faisant l’apologie du […]
Le 2 décembre dernier, plusieurs chercheurs ont reçu sur leur boite mail un courrier quelque peu étrange. Le CNRS enjoint ceux qui consultent des sites jihadistes dans le cadre de leur recherches de se signaler, afin d’éviter toutes poursuites éventuelles.
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« Afin de protéger les chercher.e.s qui seraient amené.e.s à consulter ces sites (faisant l’apologie du terrorisme) pour mener à bien leurs recherches, je vous demande de bien vouloir nous transmettre (les) noms et coordonnées (des chercheurs) qui travaillent ou envisagent de travailler en consultant ces sites », leur demande Patrice Bourdelais, directeur de l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS), un institut du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Craignant les poursuites pour consultation de sites djihadistes, le CNRS demande aux chercheurs travaillant sur la thématique de se signaler pic.twitter.com/KBcNq3Odd6
— Olivier Tesquet (@oliviertesquet) December 2, 2016
« Des chercheurs ont vu débarquer chez eux ou dans leurs laboratoires les services de la DGSI »
« Cette information est hélas nécessaire afin de pouvoir prouver qu’un programme de recherche était bien en cours sur ces questions dans votre unité. Il s’agit d’une mesure préventive qui nous permettrait, le cas échéant, de défendre des collègues », ajoute le directeur dans son mail.
Patrice Bourdelais, contacté par Franceinfo, explique que cette demande est une « initiative du CNRS » :
« La loi du 3 juin 2016 renfonçant la lutte contre le crime organisé et le terrorisme internet la consultation de sites faisant l’apologie du terrorisme. Or, nous avons des dizaines d’équipes qui travaillent sur ce domaine et qui peuvent consulter légitimement ces sites ».
Le directeur de l’INSHS pointe les contours trop flous de la loi. « Il faudra prouver qu’il y a recherche, comment la définir ? », s’interroge-t-il auprès de Franceinfo. « Des chercheurs ont vu débarquer chez eux ou dans leurs laboratoires les services de la DGSI, qui ont embarqué leurs ordinateurs, justement dans ce domaine. »
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