Le port du burkini sur les plages continue à susciter réactions et débats enflammés alors que toujours plus de communes de France prennent la décision de l’interdire, arguant comme la mairie de Cannes qu’il est « une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes ».
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Spécialiste de l’islam, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence (Italie), auteur notamment de La Laïcité face à l’islam (Fayard), Olivier Roy prend le contre-pied de ces interprétations autour de ce “maillot de bain islamique”, dans une interview donnée au site FranceTV Info. Il y voit au contraire “un compromis entre la modernité et la foi », pour ces musulmanes de deuxième ou troisième génération qui veulent affirmer leur foi dans l’espace public.
« Morale laïque »
Faisant le parallèle avec le port du voile islamique, qui peut accompagner d’une tenue moderne d’“executive woman” dans les entreprises et à l’université, l’universitaire condamne une fois de plus la laïcité dite « à la française”, qui serait « devenue une idéologie politique, qui sert à exclure la religion vers l’espace privé”, et qui se serait transformée en « morale laïque ».
“Plus on éloigne la pratique religieuse de l’espace public, dit Olivier Roy, plus on laisse le champ libre aux extrémismes religieux.Il faut donc, au contraire, laisser aux individus une certaine forme de liberté dans l’expression de leur religiosité. ”
Cette crispation contre l’islam est due pour le chercheur à la conjonction des opinions entre la droite traditionnelle liée à la défense du christianisme et la gauche laïque et anticléricale.
La gauche en particulier “s’attendait à ce que la deuxième et la troisième génération soient sécularisées et a été très surprise de découvrir une génération de croyants”…
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