Un peu de mousse autopromotionnelle sur le dos de gamins qui n’ont pas un prénom bidochon et un amour immodéré pour les pieds de porc.
Je tenais publiquement à te remercier. Sincèrement, grâce à ta franchise, en raison de ton absence totale de décence qui confine à l’obscénité, personne ne pourra prétendre ne pas avoir été mis au courant. Un peu comme les torturés d’Algérie, qui furent mis au courant (à la gégène) par ceux pour lesquels, il y a quelques semaines, tu dépensas beaucoup d’énergie à réhabiliter l’honneur.
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En mettant les drapeaux en berne dans ta ville pour contre-célébrer l’anniversaire des accords d’Evian, en débaptisant une rue portant la date du 19 mars 1962 pour l’attribuer à un militaire, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, engagé aux côtés des partisans de l’Algérie française, tu avais déjà bien amorcé la pompe à merde, usant du coup d’éclat municipal – allô, OAS amitiés ? – pour réhabiliter un coup d’Etat foireux.
Avec tes gros sabots visant à flatter les pieds-noirs, on pouvait déjà avoir un avant-programme des révisions historiques que toi et tes camarades Bleu Marine entendent apporter dans les manuels scolaires une fois arrivés au pouvoir. Et si on n’adhère pas, pour des raisons bassement gauchistes, à cette rectification locale des célébrations nationales, des policiers municipaux armés sauront se charger de maintenir l’ordre dans les rangs.
Quant à la cantine, soyons prévenus, ce sera cochonnaille à tous les menus, au nom d’une laïcité dévoyée par excès de zèle ségrégationniste. Au passage, si tu y tenais tant que ça, à la laïcité, fallait pas venir chialer lorsqu’on te fit remarquer que ta crèche de Noël, tu pouvais te la carrer où tu voulais mais pas dans le hall de ta mairie.
Fort heureusement, Robbie, tu as fini par te trahir au grand jour, en faisant une fois de trop le fanfaron cathodique. Sous tes airs suppliciant et à travers tes formules de bon sens (“tout le monde le sait”, “il faut pas se cacher la vérité”) a fini par poindre ta nature de petit comptable froid et sans états d’âme lorsqu’il s’agit de répertorier les enfants selon leur religion. Une procédure abandonnée depuis 1942 sur quelques quais de gare où les départs étaient la plupart du temps sans retour.
Ces fichiers hors la loi, d’où tu sortis avec bravade des statistiques précises (64,6 % des élèves des écoles de la ville de Béziers auraient des prénoms rastaquouères et seraient ainsi programmés dès la moyenne section pour partir faire le djihad), ils n’existent sans doute que dans tes fantasmes, à la virgule près mais selon des méthodes aussi scientifiques qu’un rapport raëlien sur les ovnis.
Il n’empêche, tu es parvenu à faire encore un peu de mousse autopromotionnelle sur le dos de gamins qui n’ont pas comme toi un prénom bidochon et un amour immodéré pour les pieds de porc. Au fait, tu connais la blague qui circule chez les petits frisés des écoles primaires de ton agglomération ? A Béziers, les habitants sont des Biterrois et leur roi est une bite. Je compte sur toi pour me coller au gnouf tous ces terroristes en devenir.
Je t’embrasse pas, j’ai pas envie de Béziers.
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