Le retour de la revanche du loser 2012 se fera dans le sang et les larmes, à coups de talonnette dans les urnes.
L’heure est grave. Regarde-moi dans les yeux (non, plus haut), tu as vraiment dit “Bayrou, c’est comme le sida, quiconque le touche meurt” ? Le Parisien l’affirme, tu aurais prononcé cette sentence d’un goût certain devant quelques proches. Pour t’imiter, on pourrait regretter que Patrick Buisson, le cancer (ascendant balance) qui t’a métastasé le cerveau pendant ton quinquennat, ne soit plus en bonne grâce, sinon on aurait déjà eu la preuve en MP3. Pour l’heure, tu es dans la plainte (contre le quotidien) et dans l’effroi que l’on puisse te prêter telle malveillance comparative entre un responsable politique et un fléau sanitaire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Il est vrai que cette outrance ne te ressemble pas, mon Nico. D’ailleurs, la même semaine, Le Canard enchaîné t’attribuait cet autre souhait morbide à l’égard de ton ancien Premier ministre : “Fillon, je le veux à terre et sans oxygène.” Après le “croc de boucher” promis à de Villepin et autres amabilités à l’égard de Juppé (“ce type est fou”, circa 2011), j’ai comme l’impression que c’est Quentin Tarantino et non Thierry Solère qui va mettre en scène la primaire à droite.
Le retour de la revanche du loser 2012 se fera dans le sang et les larmes, à coups de talonnette dans les urnes, à l’aide au besoin des poignards réaffûtés qui servirent autrefois à planter Chirac. Pourquoi tant de haine ? Le clonage de l’UMP et du FN est devenu si obsessionnel pour que tu veuilles toi aussi buter toute ta famille ? Fais gaffe à Bayrou quand même, le dernier petit bonhomme qui a essayé de lui faire les poches n’a pas attrapé le sida mais une bonne claque dans la gueule ! Tu lui reproches quoi, au juste, au Béarniais ? D’avoir soutenu Hollande pour t’éjecter de l’Elysée et maintenant de marquer Juppé à la semelle pour t’empêcher d’y retourner ?
Si tu étais beau joueur, tu devrais au contraire saluer ceux qui possèdent les qualités dont tu sembles entièrement dépourvu, à savoir une forme de constance, d’éthique, d’obstination à combattre les menaces les plus mortelles en s’alignant sur le moins pire du moment face au pire éternel. Bayrou, au moins, ne fait pas ni-ni sous lui, il ne se pose pas la question de la peste socialo et du choléra frontiste, il ne fait pas d’amalgame honteux entre extrême droite et extrême gauche comme toi, Wauquiez, Geoffroy Didier et toute votre petite clique niniste.
Bayrou est peut-être un microbe électoral mais pas une maladie vénérienne de la démocratie comme celle qui commence à incuber dans l’hémisphère droit de ton parti. Dans ta campagne façon stand-up, tu as sorti cette punchline au JDD : “Je souhaite que la France tourne le dos à la médiocrité.” Je sais pas pourquoi, et sans rapport direct avec l’affaire Bayrou, j’y ai vu comme l’annonce préliminaire que tu allais essayer de nous enculer une deuxième fois.
Je t’embrasse pas mais je reste de face.
{"type":"Banniere-Basse"}