Le président par intérim des Républicains n’a pas misé sur le bon cheval et s’est mis Fillon à dos. Avant d’avouer son désintérêt total pour les pauvres.
J’ai comme l’agréable impression que tu as passé une sale semaine. Sitôt confirmée la victoire éclatante de François Fillon, qui parvenait à peine à masquer la branlée monumentale encaissée par ton champion au premier tour, tu commenças par émettre des menaces non voilées.
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“En me virant, François Fillon s’achète gratuitement un opposant”, prévenais-tu au cas où tu serais déboulonné de ton statut de président par intérim des Républicains par le nouveau boss.
L’homme à la parka rouge
Tu avais visiblement oublié la signification de “par intérim” et, plus drôle encore, le fait que l’on ne puisse acheter des choses gratuites, surtout quand elles ne valent rien. “S’il entre dans la violence dès le premier jour, il ne doit pas s’attendre à recevoir des fleurs tous les jours”, poursuivais-tu, en parka rouge dans L’Express, sur le même ton de loubard.
La menace, mon Lolo, cette arme des faibles dont tu sembles avoir obtenu le port à la naissance, tu en avais fait déjà usage durant la campagne pro-Sarkozy, qu’en dépit de ton obligation de réserve tu menais tel un sniper serbe.
“Soyez intraitables l’égard de ceux qui passent leur temps à critiquer Nicolas au lieu d’expliquer leur projet”, avais-tu lancé à la tribune d’un meeting à Meyzieu (pour pleurer), visant directement Fillon, qui avait déclaré en début de campagne “Qui imagine de Gaulle mis en examen ?” afin d’efficacement torpiller la candidature de Nico la casserole.
Fillon s’en est souvenu, une fois lauréat de votre petit concours de quéquettes interne, en te rétrogradant à un poste de vice-président d’un parti qui n’a pas officiellement de président, trouvant sans doute que le vice résumait bien l’ensemble de ton œuvre (et tes pratiques YouPorn), signifiant également, mais avec une incontestable finesse tacticienne, que tu ne servais à rien.
Recadré par le Saint-Père
Il faut dire que tu lui as bien cartonné le carrosse le matin même du jour qui le ferait roi, en twittant avec ton inconscient cette phrase sublime : “Il faudra dire que les plus riches ne seront pas les seuls bénéficiaires de notre projet. La droite doit s’adresser aux classes moyennes.” OK, on leur dira, aux plus pauvres, qu’ils peuvent bien aller se faire enculer, et aux classes moyennes qu’on pensera à elles pour les miettes quand on aura distribué toutes les brioches.
Et comme ta longue marche à cloche-pied vers les sommets de l’humiliation ne devait pas s’arrêter en si bon chemin, c’est le pape François en personne qui t’administra un dernier coup de crosse épiscopale, au cours d’une visite au Vatican des élus de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
En réponse à ta pétition honteuse pour refuser l’accueil des migrants lors du démantèlement de la jungle de Calais, le Saint-Père, voyant en toi un piètre chrétien des Alpes, t’a rappelé qu’il était de ton devoir d’écouter “toutes les personnes en situation de précarité, sans oublier les migrants qui ont fui leur pays à cause de la guerre, de la misère, de la violence…” Certains lendemains de victoire ont décidément l’arrière-goût amer des pires défaites.
Je t’embrasse pas, mais tu me fais de la peine.
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