Manque de pot, François Bayrou, tu n’es toujours que maire de Pau et, malgré trois gamelles électorales successives, tu envisages sérieusement d’aller en 2017 t’en ramasser une quatrième.
Je sais, c’est l’été, saison du stupre iodé, des siestes crapuleuses, des cornets à boules et des lectures torrides qui chatouillent le pistil. C’est donc dans Valeurs actuelles, l’organe de la droite dure, que tu as décidé de lâcher la béchamel, lors d’une interview estivale bien raide où il est question notamment de virilité présidentielle, ou plus exactement de son absence. Hollande aurait donc fait preuve, selon toi, d’une “absence complète de virilité” sur l’Europe, sans doute une litote démocrate-chrétienne pour signifier que le Président a sérieusement manqué de couilles.
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On ne sait pas trop de quoi tu parles – le sais-tu toi-même, François Biroute ? –, mais c’est une façon de nous faire passer le message qu’avec toi dans le même rôle, l’intimité de Merkel aurait fini par ressembler à la porte de Brandebourg. Manque de pot, tu n’es toujours que maire de Pau et, malgré trois gamelles électorales successives, tu envisages sérieusement, au cours de la même interview, d’aller en 2017 t’en ramasser une quatrième.
Epidémie de chikungunya
Bon, comme l’été c’est aussi la saison de la rigolade, tu annonces fièrement : “Je suis l’un des quatre qui peuvent gagner”, avant de te lancer dans une arithmétique de cahier de vacances CM1/CM2 au sortir de laquelle tu pourrais tout aussi bien gagner le Tour de France et Mélenchon devenir pape. En gros, si une épidémie de chikungunya, à l’horizon des deux années qui viennent, décime l’ensemble du personnel politique en état de concourir, alors effectivement t’as franchement toutes tes chances. Dans le cas contraire, je suis désolé de te dire que tu vas te manger une pelle. Plus sérieusement, si on décrypte ta stratégie, car il y en a une, tu prévois un scénario comme suit.
Officiellement, tu soutiens Juppé, en misant tout sur le fait que le vioque va se faire ratatiner façon papy Voise par Sarkozy à la primaire Figaro magazine. Derrière, tu te présentes en candidat de rassemblement du centre-droit, centre-gauche, centre-centre, extrême centre, centre Pompidou, et tu niques toute le monde de manière virile et néanmoins décontractée.
Indéfectible giscardien
Car le seul adversaire à ta hauteur, crois-tu pouvoir avancer, n’est autre que l’ancien et très viril président. “Nous appartenons tous les deux à la race des grands fauves”, lâches-tu ainsi à propos de Sarko (rires enregistrés). En ta qualité d’indéfectible giscardien, je te voyais plutôt en admirateur des grands chauves, mais admettons qu’à la faveur de ces fortes chaleurs te voilà décidé à te prendre pour un seigneur de la jungle.
J’aurais quant à moi plutôt misé sur l’éléphant, rapport aux oreilles et aussi à l’épaisseur admirable de ton épiderme, mais c’est ton choix et je le respecte. Gare toutefois à ne pas trop parader, François Eye of the Tiger, car c’est en voulant s’abreuver à tous les points d’eau que les plus grands fauves se font généralement tirer comme de vulgaires lapins.
Je t’embrasse pas, je suis pas zoophile.
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