Ancien fidèle de Philippe de Villiers et grand combattant du mariage pour tous, le président du groupe Les Républicains au Sénat a fait part de son souhait que les journalistes ne s’intéressent plus à l’affaire Fillon.
En bon cavalier, ainsi repéré paraît-il à l’âge de 16 ans par le maquignon vendéen Philippe de Villiers, tu avais misé sur le bon cheval. Longtemps guignol en chef du parc d’attraction du Puy du Fou, intègre catholique à la ferveur proche de l’orgasme tantrique, rabatteur opportun de dames patronnesses homophobes siglées Manif pour tous vers la paroisse du châtelain sarthois, tout était prêt pour faire de toi l’homme-clé du futur quinquennat de la droite vengeresse.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Je ne parle même pas de cette allure effilée d’inspecteur des finances, économe en séduction mais souriant et courtois, pour cela idéal porte-parole d’un candidat qui avait fait de la probité et d’une certaine rigidité morale ses atouts les plus saillants.
Bref, Nobru, tu faisais autant rêver qu’un rapport de la Cour des comptes. Après tout, il n’était pas dans tes attributions de mettre le feu au dance-floor lors des meetings – il y a déjà Gérard Larcher et Raffarin pour ça – mais pour vendre un programme écrit avec du sang et des larmes par un croque-mort. Tu faisais le job.
Et patatras, Penelope !
De toute façon, le match était plié d’avance, aucun effort à déployer, Sourcils filait tout droit vers l’Elysée et toi tu n’avais qu’à épousseter le tapis rouge. Et puis patatras ! Voilà que Penelope – la Penelope si effacée et docile que tu avais à peine remarquée, lors des réunions de travail avec François, cette collaboratrice surbookée et pourtant peu expansive – allait contrarier l’histoire déjà écrite.
Comme on dit en patois chouan, “la cabane est su le chaïe”, ce qui signifie qu’avec ses émoluments troubles possiblement rackettés sur les fonds publics, Péné menaçait de faire s’écrouler la baraque sur l’épagneul. Sans parler des enfants, tous ces glandeurs à mèche et fausses rosières, sponsorisés eux aussi par nos deniers, à qui tu donnais pourtant le bon Dieu sans confession.
“Face de souline à bottes à canule”, t’a-t-on entendu hurler, toujours en patois villiériste, au soir des révélations du Canard enchaîné. “J’avais misé sur la famille cul-de-poule et pull sur les épaules, je me retrouve à devoir défendre une bande de parvenus monégasques.
Une tribune dans Valeurs actuelles
Avec Valérie Boyer, on en aurait chialé sur nos missels en peau de cul de révolutionnaires, sa mère la pute.” Nan, en vérité, tu as doctement déclaré devant l’autre porte-parole de Fillon, Ruth Elkrief : “On ne va pas laisser la campagne au rythme des révélations mensongères du Canard enchaîné. Je demande aux journalistes d’arrêter.”
On ne va pas laisser aller la campagne au rythme des révélations mensongères du Canard Enchainé. Je demande aux journalistes d’arrêter. pic.twitter.com/ZSfQHrwyXo
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 7 février 2017
Ah ben oui, c’est con, personne n’y avait pensé. Laissons faire Le Figaro, Valeurs actuelles, BFMTV et La Semaine de Suzette, les autres fermez vos clapets, clouez vos becs avides d’informations non validées par nos services, bref : faisez-nous pas chier la bite !
Dans ton combat acharné contre le mariage homo, Nono, tu signas il n’y a pas si longtemps une tribune dans Valeurs actuelles où tu fustigeais “la République des désirs”, optant entre les lignes en faveur du bromure pour tous et de la procréation missionnaire de papa dans maman. Sois rassuré, le désir pour ton candidat républicain s’est évaporé avec les feuilles de salaire de Penelope.
Je t’embrasse pas, c’est interdit par le curé.
{"type":"Banniere-Basse"}