L’ancien conseil politique du Président de la République pensait publier un livre gênant pour le candidat Hollande. Au final, un coup d’épée dans l’eau et un gros coup de pompe pour Aqulino Morelle.
J’imagine d’ici ta tête, et celle de ton éditeur, au soir du 1er décembre, lorsque François Hollande annonça par surprise qu’il ne briguerait pas un second mandat. Je t’imagine, Droopy, te pinçant nerveusement le coin des lèvres avec ces crocs qui ne serviraient dès lors plus à rien, et sur la conscience le poids de quelque quatre cents pages d’une grenade éditoriale prête à être dégoupillée pour achever, à un moment opportun qui ne viendrait donc jamais, celui sans lequel tu ne serais pas grand-chose.
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J’imagine la sueur perlant sur ton front, aussi aigre que l’est ta plume, à l’idée de devoir quand même sortir ton bazooka pour défourailler un homme déjà à terre, presque mort politiquement, et assurer dans la foulée la promotion de ton crime en donnant quelques coups de tatane supplémentaires dans la dépouille.
Ceux qui, en toute impunité, ont plombé la « république exemplaire »
Je t’imagine te regardant dans la glace, aux aurores glaciales de janvier, avant d’aller présenter ton petit orgueil de cocu dans les matinales, soudainement pris d’effroi en te voyant dans la peau de Valérie Trierweiler, la Dalida du quinquennat, et baissant les yeux vers ces souliers trop lustrés qui ont précipité ta disgrâce.
Des godasses d’un montant de huit Smic au moins, que tu faisais reluire dans les salons de la République en te prenant pour un marquis intouchable, et qui t’ont valu une sortie à grands coups de pompes dans le cul et une notoriété à peu près aussi enviable que celle du névrosé des factures, Thomas Thévenoud.
Lui aussi en a fait un bouquin, comme la Valoche (qui elle, a fait un carton), comme Duflot et quelques autres hier et demain qui se vengeront en librairie de leur propre insignifiance, encaissant au passage des à-valoir de tueurs à gages sans gloire ni panache.
Au service secret d’Arnaud Montebourg
Reconnais-le, Nono, c’est en grande partie des gugusses dans ton genre – des Cahuzac et consorts – qui ont plombé le mandat de Hollande et ses flagorneries de campagne sur “la république exemplaire” et la “présidence normale”. Peut-être même que ces formules étaient les tiennes, quand tu écrivais les discours du candidat ; encore fallait-il commencer par en apporter l’illustration.
C’est tous ensemble, ministres surexposés ou conseillers de l’ombre, qui par vos délires mégalos et l’abus de privilèges, avez fusillé la chance d’une mandature sans tâche, et la moindre des décences aurait consister à la ramener le moins possible, à conserver son fiel pour un petit ulcère bien mérité.
Personne n’est dupe, Morelle sans morale, ton paveton était la massue dont devait se servir ton champion, Arnaud Montebourg, en cas d’une confrontation avec le sortant. Manque de bol, Hollande n’étant pas totalement maso, il vous a privé de ces plaisirs de Brutus et te voilà à cogner dans le vide, pendant que ton candidat mouline à peu près au même endroit. Ah oui, sinon, j’ai comme l’impression que tu as dû changer ton titre au dernier moment et l’intituler L’Abdication à l’arrache. C’était quoi le titre prévu ? L’Abjection ?
Je t’embrasse pas, j’ai horreur des tristes cires.
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