La jeune actrice américaine vénère l’auteur de L’Etre et le Néant et lui a emprunté son nom. Outre son goût prononcé pour le sexe anal, elle pratique également le sadomasochisme et l’ondinisme.
On peut choisir son pseudonyme d’actrice porno via des formules compliquées (genre le nom de son animal de compagnie + le nom de la rue où l’on a grandi). L’Américaine Charlotte Sartre dit avoir conservé son prénom et emprunté le nom de son philosophe favori.
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Apparue en 2015, cette Californienne de 22 ans, aux faux airs de Selma Blair, a adopté le registre gothique – chevelure noir corbeau, tatouages dont un “Nausea” sous la poitrine (hommage à La Nausée) et un vers du poète allemand Schiller sur la cuisse (“Même la Beauté doit mourir”).
Existentialisme et taxidermie
L’existentialisme selon Charlotte, c’est une prédilection pour les scènes SM, anales et urologiques. Son plan de carrière a l’air pour l’instant un poil punk (des films comme Treat My Ass Horribly ou Dark Perversions), mais on souhaite à cette lettrée, fan de taxidermie et d’araignées domestiques, une trajectoire d’icône brune émocore à la Sasha Grey ou Stoya – elle a ce même mix d’implication/distance, de sérieux/malice dans l’acte.
Et son passage sur le site Tushy en est peut-être la clé, l’équivalent toutes proportions gardées du passage d’une actrice de film indé vers le mainstream. Tushy est spécialisé dans les vignettes anales hyperléchées, tournées avec des moyens techniques confortables, dans des villas témoins si éthérées que l’on s’attend à voir l’agent immobilier débarquer pour en rappeler le prix.
Pas vraiment le genre, à la base, de Charlotte qui, pourtant, se réinvente dans Lessons in Discipline en élève dévergondée par son prof. En veste pied-de-poule, grosses lunettes, col roulé et collants pour cacher ses tatouages, sa “sartophilie” passe du désespéré au ludique, façon étudiante germanopratine révisant son Kamasutra. Mais tout en gardant son aura gothique. Son partenaire dominateur, et ça ne s’invente pas, s’appelle Jean Val Jean. Dans Les Mots, Sartre décrivait son grand-père, figure déterminante de son éducation, comme groupie de Victor Hugo : lui qui ne croyait pas au déterminisme aurait revu sa copie face à cette scène.
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