Après Angoulême, Charlie Hebdo reçoit un nouveau prix. « Satiriquement » cette fois ci … ou pas. Le 7 mars dernier, à Londres, l’Islamic Human Rights Commission (IHRC) récompensait pour sa prétendue islamophobie, l’hebdomadaire satirique décimé, deux mois plus tôt.
Après Angoulême, Charlie Hebdo reçoit un nouveau prix. « Satiriquement » cette fois-ci… ou pas. Le 7 mars, à Londres, l’Islamic Human Rights Commission (IHRC) récompensait pour sa prétendue islamophobie l’hebdomadaire satirique décimé deux mois plus tôt.
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La communauté musulmane britannique a voté. C’est un plébiscite. Voilà, la justification du président de l’association, Massoud Shadjareh à cette élection de mauvais goût. « Dans un certain sens, je trouve que c’est approprié. Charlie Hebdo reprochait aux musulmans de ne pas avoir de sens de l’humour et de tout prendre au premier degré. On nous demandait de ne pas trop prendre ces critiques au sérieux », confie-t-il à Newsweek.
Qualifiant la nomination de « satirique », Shadjareh n’oublie pas de rappeler néanmoins les « torts » des caricaturistes de l’hebdomadaire. Bien qu’il condamne les attentats du 7 janvier, il s’oppose à la première une du journal des survivants. La considérant comme déclencheur des violentes manifestations au Niger et au Pakistan, la président jette un flou sur le caractère « humoristique » de cette nomination. « On ne peut pas dire qu’un côté est responsable et l’autre pas », signe-t-il.
Unique point commun entre Marine Le Pen et Charlie
Les nommés sont nombreux. Les justifications parfois bancales. Chaque année, l’IHRC attribue des prix aux livres, films, médias et personnalités jugées les plus islamophobes. Sur la liste des prévenus de ce cru 2015, la présence de Marine Le Pen, ou encore celle d’Eric Zemmour accentuent l’absurde nomination de Charlie Hebdo. Egalement nommés, Barack Obama et le gouvernement britannique tout entier prouvent la méfiance exagérée de l’organisation. Et pourtant, Obama fut décerné gagnant lors de l’édition de 2014. Contrairement à d’autres cérémonies parodiques, les Islamophobia remettent également de vrais prix. Le positif vainqueur de cette cérémonie est la bourgade de Cold Lake au Canada. Les habitants avaient remplacé les graffitis anti-musulmans, fait sur la mosquée locale, par des messages de soutiens.
Une association à l’image trouble
Depuis sa création en 1997, l’IHRC oscille entre reconnaissance et polémiques. L’organisation jouit du statut de consultant à l’ONU depuis 2007. De nombreux représentants officiels soutiennent l’association, comme l’ancien archevêque de Canterbury, Rowan Williams ou Peter Oborne, ancien journaliste au Daily Telegraph. En parallèle, le nom de Massoud Shadjareh revient souvent associé à des polémiques. En décembre 2014, il soutenait que l’Etat Islamique est soutenu et armé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni dans une interview accordée au site Russia Today. En 2006, Melanie Phillips, journaliste au Spectator, accusait Massoud Shadjareh d’entretenir des liens avec le Hezbollah.
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