Un travail sérieux ou une simple recherche de sensationnalisme ? Le 18 septembre dernier, la chaîne de télé australienne Channel 7 diffusait un reportage qui suit le périple d’une jeune Australienne, venue en France pour en savoir plus sur les polémiques sur le port du burkini. Elle explique avoir voulu ” voir par (elle)-même, voir ce qu’il se passait […]
Un travail sérieux ou une simple recherche de sensationnalisme ? Le 18 septembre dernier, la chaîne de télé australienne Channel 7 diffusait un reportage qui suit le périple d’une jeune Australienne, venue en France pour en savoir plus sur les polémiques sur le port du burkini. Elle explique avoir voulu » voir par (elle)-même, voir ce qu’il se passait ici ».
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sur cette vidéo, dont Libération a visionné quelques extraits, on peut voir une jeune femme et ses parents en vacances à la plage de Villeneuve-Loubet. Les deux femmes portent une burkini, là où il y a quelques mois le maire de la commune Lionnel Luca avait pris un arrêté anti-burkini, avant d’être suspendu par le Conseil d’Etat. Rapidement, la famille semble prise à partie par des vacanciers qui leur demandent de quitter la plage, voire même, appellent la police. Tout d’un coup, un homme apparait face caméra : » Vous faites demi-tour et vous partez. «
https://youtu.be/fPQC4DDgt5A
« Ils se sont mis en plein milieu du couloir à jet-ski de la plage privée »
Le quotidien Nice-Matin a alors retrouvé deux témoins de la scène qui révèlent comment, en réalité, le reportage a été bidonné :
« Nous étions installés sur la plage avec mes enfants, quand nous avons vu la caméra débarquer à quelques mètres de nous. Ce n’est qu’après qu’un homme et deux femmes en burkini sont arrivés. Ils ont marché quelques minutes le long de la plage, puis sont venus s’installer juste devant l’équipe télé. (…) C’est d’ailleurs pour ça que tous les gens sur la plage regardent dans la direction de la caméra. »
Elle raconte aussi, comment son oncle, celui qui apparaît à la caméra, a demandé à l’équipe de télévision d’arrêter de filmer ses enfants, c’est à eux que s’adressait le « faites demi-tour ».
Un deuxième témoin, se trouvant à quelques mètres de cette scène, sur la plage privée Corto Maletese, sème aussi le doute quant à la véracité de la vidéo. Il raconte :
« L’homme et les deux femmes sont arrivés presque en courant pou s’installer. En 10 secondes, ils avaient déplié leurs serviettes et planté leur parasol. Ils se sont mis en plein milieu du couloir à jet-ski de la plage privée. Comme ils gênaient, le propriétaire de la plage est sorti leur demander de se pousser (…). L’homme et les deux femmes ont continué à marcher le long de la plage en direction de la Siesta. Des fois, ils se posaient. Puis ils repartaient. «
Interrogée par le site The New Daily, la journaliste de Channel 7, Rahni Sadler, a affirmé qu’ » au moment où la famille a posé le pied sur cette plage française, ils ont pu constater à quel point la population locale était hostile aux musulmans « . Mêmes des médias australiens, comme le quotidien The Australian, n’y croient guère.
Australian Burkini-wearer was never chased off French beach. My reported column: TV network owes France an apology https://t.co/MZWOxRZzks
— Emma-Kate Symons (@eksymons) September 23, 2016
{"type":"Banniere-Basse"}