Japon, Malaisie, Arabie Saoudite, Thaïlande… Nombreux sont les pays qui répriment les traditions occidentales de la Saint-Valentin. Les autorités religieuses et les groupuscules conservateurs ont chacun leurs méthodes. Voyage chez les « haters » du 14 février.
Que les anti-Saint-Valentin se rassurent, ils sont loin d’être seuls au monde. De Tokyo à Riyad, de multiples groupes conservateurs reprochent à cette célébration amoureuse son penchant mercantile abusif ou ses valeurs anti-religieuses. Petit tour du monde de ceux qui pousseront une gueulante le samedi 14 février.
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Au Japon, des marxistes contre le business des chocolatiers
Un groupe marxiste nommé « Kakumei-teki himote doumei » (L’Alliance Révolutionnaire des hommes que les femmes ne trouvent pas attirants) appelle ses partisans à une marche solidaire à Tokyo contre la Saint-Valentin, le 14 février, dans le quartier de Shibuya. Le groupe a été fondé en 2006 par Katsuhiro Furusawa, un malheureux tout juste largué par sa copine et qui a fini par se consoler en lisant le « Manifeste du parti communiste » de Karl Marx. Sur son site, le fondateur dénonce « une conspiration ensanglantée de la Saint-Valentin, géré par le business oppressant des chocolatiers« .
Worst reaction to being dumped ever. http://t.co/4tRcnUYLBx pic.twitter.com/bPY9uBDQnU
— Felicity Morse (@FelicityMorse) 10 Février 2015
En Inde, des nationalistes veulent forcer les couples à se marier
En Inde, plusieurs groupes conservateurs s’opposent farouchement à la célébration de la Saint-Valentin. Parmi eux, les hindous nationalistes de « Hindu Mahasabha« , qui prévoient, ce 14 février, de demander aux gens qui professent leur amour sur Facebook, Twitter ou Whatsapp de se marier. Si les couples refusent, « leurs parents seront contactés », rapporte IBN. Leur objectif : « éduquer le public sur ce qu’est le véritable amour« , clame le président de Hindu Mahasabha sur le Times indien. « Cette affichage amoureux revient à ne pas suivre les traditions indiennes. » L’organisation nationaliste a déjà dépêché plusieurs équipes pour surveiller les réseaux sociaux, mais aussi pour patrouiller dans les parcs et centres commerciaux.
« Nous ne sommes pas contre l’amour, puisque nous sommes le pays qui a répandu cet amour à travers le monde« , clament ses partisans, « mais nous sommes opposés à l’influence de l’Occident sur notre société« .
En Indonésie et en Malaisie, on craint le déferlement d’alcool et de drogues
En 2011, le Conseil indonésien des Oulémas (théologien de l’islam, ndlr) déclarait la Saint-Valentin « contraire à la culture indonésienne et ses normes religieuses« . Selon eux, cette fête encouragerait le sexe et l’usage de drogues et d’alcool. Du côté de la Malaisie, certains critiques voient dans ce 14 février un empiétement des valeurs occidentales sur leur société : « Tous les arguments pour ou contre la Saint-Valentin font partie d’une bataille idéologique bien plus large qui cherche à définir l’âme de notre pays » regrettait le journaliste Emmanuel Joseph dans les colonnes du Malaysian Insider, le 10 février dernier.
In #Malaysia, Muslim Malays and Chinese spar over Valentine’s Day, underscoring complex ethnic mix | http://t.co/xU8WULyL2C
— Douglas Johnson (@dcj_wall) 15 Février 2014
Toujours en Malaisie, le Département du développement islamique organise depuis 2011 un événement nommé « Mind the Valentine’s Day Trap » (« Attention au piège de la Saint-Valentin »). Ils envoient à cette occasion des volontaires rappeler aux jeunes musulmans les méfaits de cette journée qui met l’amour en exergue. L’an dernier, le Département publiait un sermon sur la Saint-Valentin, responsable de « troubles mentaux causés par l’alcool et l’avortement. »
En Thaïlande et en Arabie Saoudite, on régule les objets symboliques de la Saint-Valentin
Les autorités ont exhorté des couples d’adolescents à visiter les temples, le jour de la Saint-Valentin, plutôt que de consommer leur amour. En 2012, cette fête était en effet considérée par beaucoup de ces jeunes comme l’occasion parfaite pour perdre sa virginité. La Thaïlande connait l’un des taux les plus élevés de grossesses parmi les adolescentes, en Asie du Sud.
En Arabie Saoudite, les chocolats et les roses rouges se vendent sous le manteau, depuis que la police religieuse prohibe tout signe de célébration de la Saint-Valentin. Chargée de veiller à ce que la morale islamiste soit scrupuleusement respectée, les autorités dénoncent une « célébration infidèle« . Le blogueur saoudien Raif Badawi a ainsi été condamné en 2014 à 1000 coups de fouet et 10 ans de prison pour avoir soutenu la liberté de pensée et de religion, mais aussi pour avoir plaidé en faveur de la Saint-Valentin.
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