En début de semaine, Instagram censurait à deux reprises une photo montrant une jeune femme allongée de dos sur un lit, le pantalon et les draps tâchés par ses règles. Une décision qui avait posé une nouvelle fois la question du traitement du corps des femmes par les réseaux sociaux. L’auteure et modèle de la photo, […]
En début de semaine, Instagram censurait à deux reprises une photo montrant une jeune femme allongée de dos sur un lit, le pantalon et les draps tâchés par ses règles. Une décision qui avait posé une nouvelle fois la question du traitement du corps des femmes par les réseaux sociaux.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’auteure et modèle de la photo, Rupi Kaur, s’est exprimée dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post. Elle raconte avoir posté cette photo sur Instagram dans le cadre d’un projet pour un cours de dernière année à l’université, « visant à disséquer la manière dont les différentes formes de médias envisagent une information visuelle » et n’avoir, donc, jamais imaginé qu’elle provoquerait une telle polémique internationale. Même si, affirme-t-elle, « Cette photo était censée vous rendre mal-à-l’aise. »
C’est ce malaise que la jeune femme souhaitait analyser: pourquoi les règles sont-elles toujours si taboues dans nos sociétés ? « Pourquoi nous dépêchons-nous de ranger nos tampons quand nous les sortons accidentellement de nos sacs à main? » Outre le fait que les règles constituent une excrétion corporelle, et sont donc jugées avec dégoût, au même titre que l’urine, se dessine derrière ce tabou une volonté de ne pas voir le corps des femmes dans sa réalité:
« Souligner le fait que le vagin puisse être utilisé pour autre chose que le sexe représente une attaque directe sur nos conceptions idylliques d’une identité féminine manucurée. »
Rupi Kaur conclut sa tribune en citant une journaliste du site américain Salon, qui lui a écrit:
« En tant que représentant d’une plateforme capable de toucher des millions d’individus chaque jour, vous avez une opportunité unique d’éduquer et de renseigner. Peut-être même d’aider. Ou vous pouvez continuer à considérer la vie d’une femme comme quelque chose d’offensant dès lors qu’elle ne se rapporte pas au sexe. Ce que les femmes doivent endurer en silence est réel, et ce silence leur fait du mal. Nous devons nous battre en faveur du changement. Et qui dit bataille, dit sang. »
{"type":"Banniere-Basse"}