Comme souvent, c’est aux Etats-Unis que tout commence. Les robots, omniprésents, remplacent de plus en plus les ouvriers dans les usines. L’Allemagne, touchée à son tour, s’inquiète. Faut-il sonner le glas de la société du travail telle qu’on la connaît ? Une récente étude publiée par des économistes allemands livre une vision nuancée de cette idée […]
Comme souvent, c’est aux Etats-Unis que tout commence. Les robots, omniprésents, remplacent de plus en plus les ouvriers dans les usines. L’Allemagne, touchée à son tour, s’inquiète. Faut-il sonner le glas de la société du travail telle qu’on la connaît ? Une récente étude publiée par des économistes allemands livre une vision nuancée de cette idée préconçue.
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Quatre économistes viennent de publier une étude qui analyse en profondeur le phénomène de remplacement des ouvriers par les robots. Depuis quelque temps, le sujet divise la société, et les publications scientifiques affluent. « Des études récentes ont montré que les robots ont causé massivement des pertes d’emploi et des baisses de salaires aux Etats-Unis« , rappellent-ils. Ces chercheurs se montrent néanmoins réservés sur l’impact de l’automatisation dans l’économie allemande.
Non, les robots ne détruisent pas l’emploi, mais…
Au coeur du questionnement des spécialistes, il y a la volonté de savoir si la société allemande subit les mêmes affres qu’aux Etats-Unis, en cherchant des corrélations entre l’arrivée des robots et le taux d’emploi chez les ouvriers. « Les robots n’ont pas eu un rôle majeur dans la raréfaction de l’emploi en Allemagne« , concluent-ils.
Pour autant, il ne s’agit pas non plus pour eux de minimiser l’impact de la robotisation. « Le déséquilibre que causent les robots sur le secteur primaire et secondaire est dû au fait que de moins en moins de gens se dirigent vers les emplois où l’on trouve une forte main d’œuvre automatisée. En d’autres termes, les robots ne détruisent pas vraiment les emplois industriels existants. En revanche, ils incitent les entreprises à ne plus créer de postes pour les jeunes« , nuancent les experts. Ainsi, les robots ne causent pas de licenciements à proprement parler. Mais ils empêchent bel et bien les jeunes d’arriver sur le marché de l’emploi. Ce qui, à terme, pourrait s’avérer problématique.
L’étude se veut rassurante : le changement de modèle économique de nos sociétés post-industrielles va s’opérer de lui-même. En clair, il y a de moins en moins de création de postes d’ouvriers, mais ce n’est pas un mal en soi. Les travailleurs allemands conservent leurs postes et les jeunes s’orientent vers des métiers du secteur tertiaire. Reste à savoir si, en France, une arrivée massive de la robotisation aurait un impact aussi moindre qu’outre-Rhin.
Un thème de la campagne présidentielle
En France, Benoît Hamon est l’un des premiers à s’emparer du sujet. Il dénonce la mainmise grandissante des robots dans les usines, qui viennent peu à peu remplacer les ouvriers. Il propose alors un revenu universel, financé en partie par une taxe robot. Changer de modèle de société du travail pour empêcher la débâcle. Pourtant, à l’époque, la proposition ambitieuse peine à convaincre.
Aujourd’hui, le débat dépasse largement le cadre franco-français. « La peur d’une vague imminente de chômage due à un changement de paradigme technologique est devenue l’un des grands stéréotypes de notre époque« , constatent les chercheurs. Preuve que, cinq mois après la défaite du candidat PS à l’élection présidentielle, le débat est loin d’être fini. Le camp du revenu universel reste dubitatif quant à ce genre d’études. Surtout quand l’on sait que Bill Gates, fondateur de Microsoft, et Elon Musk, PDG de Tesla, n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme.
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