Cette application est devenue hyper populaire en un temps record, en raison de son réalisme confondant. Voici ce qu’il faut savoir dessus.
Vous y avez peut-être déjà “joué” avec des personnes de votre entourage. Ces derniers jours, l’application FaceApp (disponible sur AppStore et PlayStore) a fait un énorme carton. En cause : son incroyable filtre qui permet de vieillir les visages de 60 ans. Le principe est simple, et le résultat impressionnant. Comme nous disait un collègue récemment, avec la voix un peu coincée dans la gorge, en voyant sa tronche marquée par un demi-siècle en plus : “Cette personne, elle existe”.
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https://twitter.com/GrablyR/status/1151388911618465792
Comment l’utiliser ?
Utiliser FaceApp est simplissime – et gratuit (elle propose juste de payer pour l’utiliser sans pub, et disposer de tous les filtres, mais on peut s’en passer). Il suffit de se prendre en selfie, ou de prendre une photo en portrait de n’importe qui, puis d’importer la photo dans FaceApp, et de la transformer. Cela marche aussi pour des photos de célébrités que vous pouvez trouver sur internet. L’application utilise des modifications automatiques pour vieillir les visages, grâce à des logiciels d’“apprentissage automatique”, explique Le Monde. Et c’est souvent confondant de réalisme. De plus, le logiciel se perfectionne au fur et à mesure que des personnes l’utilisent, puisqu’il enregistre les images comparées et modifiées.
https://twitter.com/Bouletcorp/status/1151482055978565632
Y a-t-il un risque pour la vie privée ?
Alors que FaceApp était en tête des classements des applications les plus téléchargées sur iPhone et Android, mercredi 17 juillet, des voix alarmistes se sont levées pour avertir ses utilisateurs. Comme beaucoup d’applis, celle-ci collecte des données de ses utilisateurs : adresse IP, identifiants publicitaires et autres métadonnées, comme le relate Le Figaro.
Certains s’inquiétaient aussi que l’application accède à toutes les photos d’un smartphone, et les télécharge sur ses serveurs. C’est faux, comme l’a expliqué sur Twitter ce chercheur en cybersécurité :
Reminder: Serious journalists don't based an article only on a tweet. Did you listen @9to5mac? You created an article on a speculation which is incorrect. I will show you 1/n https://t.co/twIS0fpY7j
— Baptiste Robert (@fs0c131y) July 16, 2019
En fait, l’application demande d’abord l’autorisation de l’utilisateur pour accéder à sa galerie, et ne télécharge que les photos que l’utilisateur lui donne. La contrainte du téléchargement sur ses serveurs est obligatoire, car l’appli utilise des algorithmes très puissants, inaccessibles à la plupart des smartphones.
En revanche, à partir du moment où vous acceptez, vous cédez les droits sur la propriété de cette image. Yaroslav Goncharov, PDG de FaceApp, peut alors l’utiliser comme il le souhaite, pour entraîner ses logiciels et les améliorer par exemple. Voire en faire un support publicitaire.
If you use #FaceApp you are giving them a license to use your photos, your name, your username, and your likeness for any purpose including commercial purposes (like on a billboard or internet ad) — see their Terms: https://t.co/e0sTgzowoN pic.twitter.com/XzYxRdXZ9q
— Elizabeth Potts Weinstein (@ElizabethPW) July 17, 2019
Pas en conformité avec le règlement européen des données personnelles (RGPD)
Plusieurs sites relèvent que l’appli n’est pas en conformité avec le règlement européen des données personnelles (RGPD). En effet, FaceApp a été créée en 2017 (avant l’entrée en vigueur de la RGPD), et elle ne prévoit pas que les données de ses utilisateurs européens soient protégées en fonction des lois européennes. L’entreprise russe à l’origine de l’appli disposera donc de vos images, et pourra en faire ce qu’elle veut. L’inquiétude est si sérieuse que le Parti démocrate a officiellement demandé aux candidats à la primaire en vue de la présidentielle de 2020 de ne pas la télécharger.
Come again? pic.twitter.com/wYglh7hDNI
— Nicki Jhabvala (@NickiJhabvala) July 17, 2019
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