Au lendemain du discours d’Emmanuel Macron, le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé la mise en place de la taxe carbone le 1er janvier 2019 mais s’est dit prêt à recevoir les représentants des « gilets jaunes ».
Le Premier ministre Édouard Philippe était dès 8h30 à l’antenne de BFMTV et RMC au 6-9 de Jean-Jacques Bourdin mercredi 28 novembre 2018. Cette interview intervient après le discours du président Emmanuel Macron mardi 27 novembre, afin défendre son plan pour la transition écologique. En plein mouvement des « gilets jaunes », un communiqué circulait depuis la veille, désignant huit « porte-paroles » du mouvement souhaitant rencontrer les autorités. Le ministre de la Transition écologique et de la solidarité, François de Rugy, les a reçus hier, pendant une heure, au ministère. Ils en sont partis en appelant à manifester à Paris ce samedi 1er décembre 2018.
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« Le président l’a dit »
Interrogé à ce sujet, le chef du gouvernement a fait le point sur les réformes en cours. Il a confirmé, sans équivoque, la hausse à partir du 1er janvier 2019, de la taxe sur le diesel. Cette mesure obéit à deux principes, selon lui : aligner la taxe du diesel sur celle de l’essence et appliquer la taxe carbone. « Le président l’a dit, on a fixé le cap et on va tenir ce cap », a déclaré le Premier ministre, annonçant de la part du gouvernement la poursuite « déterminée et raisonnable » de son action. Il a néanmoins précisé que si le prix du pétrole devait augmenter au cours de l’année 2019, le niveau de la taxe redescendrait.
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À partir du jeudi 29 novembre, Édouard Philippe recevra à Matignon les représentants des syndicats et des organisations sociales. Il se dit prêt à recevoir également la délégation « s’il y en a une », des « gilets jaunes » dans une « volonté de dialogue », à condition que celle-ci soit « représentative » (statut que précisément le mouvement dénie à ses « porte-paroles »).
Si, répondant aux questions de Jean-Jacques Bourdin, le Premier ministre a confirmé qu’il n’y aurait aucun « coup de pouce » économique de la part du gouvernement au début de l’année 2019 – le Smic sera augmenté dans les limites prévues par la « légalité » – il a par ailleurs assuré que, comme « le président s’y est engagé, [on] va baisser le niveau de l’impôt et de taxes en France ». Il a ajouté s’y engager personnellement.
L’État s’engagerait pour le prix du gaz et de l’électricité
Concernant le gaz et l’électricité, Édouard Philippe a fait deux annonces. D’une part, l’État, actionnaire d’EDF à 84%, pourrait, dans le courant de l’année 2019, monter au capital de la société une fois que la programmation pluriannuelle de l’énergie sera arrêtée. D’autre part, il est « possible » que le prix du gaz diminue sur l’année. Le Premier ministre n’a toutefois pas précisé par quel moyen cette diminution pourrait être provoquée.
Le chef du gouvernement est, enfin, revenu sur la diminution de la taxe d’habitation qui se fait en trois phases : 2018, 2019, 2020. 18 millions de foyers ont déjà vu leur taxe diminuer. D’ici 2020, 80% des foyers n’auront plus de taxe d’habitation. Concernant les 20% restant, les plus aisés, l’objectif, comme l’a rappelé par le Conseil constitutionnel, est qu’à termes, eux-aussi verront leur taxe disparaître. Le Premier ministre n’a toutefois pas précisé sous quels délais.
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