Entre Festival du Cannes vidéoludique et Salon de l’auto / de l’agriculture / du chocolat (rayez les mentions inutiles) où la nouvelle Renault s’appellerait Xbox et la plus belle vache Mario, l’E3 est le grand rendez-vous annuel des amateurs de jeux vidéo. Petit tour d’horizon des enjeux et des espoirs.
Bataille royale pour tout le monde ?
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est LE phénomène vidéoludique de ces derniers mois. Cent joueurs sont lâchés sur une île avec pour objectif de joyeusement s’entretuer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Si PlayerUnknown’s Battleground a ouvert la voie, c’est l’opportuniste mode Battle Royale de Fortnite, plus pop et moins sanglant que son concurrent, qui affole les compteurs avec, selon les dernières statistiques, plus de 40 millions de joueurs actifs à travers le monde au cours du mois dernier. Alors que le titre d’Epic Games arrivera prochainement sur les mobiles Android et qu’une version Switch devrait être annoncée au cours de l’E3 (et probablement commercialisée au même moment), chaque éditeur ou presque semble aujourd’hui vouloir son jeu “Battle Royale”. L’E3 sera ainsi l’occasion de comparer les nouveaux modes de Paladins, Battlerite ou Dying Light, de voir comment avancent Crazy Justice, Island of Nyne, Mavericks, Egress ou Fear the Wolves. Mais la mode de la bataille royale gagne aussi les mastodontes du FPS puisque Call of Duty : Black Ops 4 (dépourvu, en revanche, d’un vrai mode solo) et Battefield 5 (qui reviendra à la Seconde Guerre mondiale), s’y mettront aussi avec des modes spécifiques, jouables pour la première fois à l’E3.
La Switch, an 2
Trois mois après avoir fêté son premier anniversaire, Nintendo comptera sur cet E3 pour prolonger l’état de grâce de sa Switch qui s’est déjà vendue à plus de 17 millions d’exemplaires. Après Mario et Zelda, c’est une autre série emblématique de la firme japonaise qui tiendra cette année la vedette : le jeu de combat all-star Super Smash Bros. On attend également des nouvelles des Pokémon (avec le diptyque Let’s Go, Pikachu – Let’s Go, Evoli attendu pour l’automne et peut-être le “vrai” nouveau Pokémon qui sortira, lui, en 2019) ainsi que des jeux Nintendo déjà annoncés (Metroid Prime 4, Yoshi, Fire Emblem, Bayonetta 3) mais aussi quelques surprise (et, probablement, un ou deux ou dix portages de jeux de la Wii U dans le sillage de Donkey Kong Country Tropical Freeze, Hyrule Warriors et Captain Toad). Parmi les rumeurs plus ou moins fiables : des adaptations de Fortnite, de Dragon Ball FighterZ et d’un jeu de course futuriste dans l’univers de Star Fox, alors que Paladins, le FPS compétitif très inspiré d’Overwatch vient d’être annoncé. L’un des enjeux sera aussi de voir sur quel soutien des éditeurs tiers pourra compter la Switch pour sa deuxième année.
Microsoft ou l’éternelle relance
Distancé par Sony sur le marché des consoles de salon, Microsoft a fait évoluer sa stratégie au cours des derniers mois. Au-delà de la gamme Xbox (et de l’ultra-puissante et excellente Xbox One X), l’idée est désormais, chez Microsoft, que l’on peut éventuellement se passer de console (en pratiquant les mêmes titres sur PC avec l’initiative Play Anywhere) ou même d’acheter les jeux à l’unité en souscrivant, sur le modèle de Netflix, un abonnement mensuel au Game Pass dont le catalogue inclut toutes les exclusivités Xbox One. Des évolutions de ces deux programmes pourraient être annoncés à l’E3. En matière de jeux, et alors que l’Arlésienne Crackdown 3 est officiellement repoussée à 2019, ce sont les éternelles (mais un rien vieillissantes) franchises Halo, Gears of War et Forza (avec l’inévitable Forza Horizon 4) qui devraient occuper le devant de l’affiche. Il est aussi question d’un retour de la série de jeux de rôle Fable – mais pas forcément pour tout de suite – et du charmant jeu de plateforme Ori and The Will of the Wisps. On aimerait assez voir resurgir Below, aussi.
https://youtu.be/Nkl3v7_aGns
Sony ou la force tranquille
Deux ans. C’est, selon la plupart des analystes, le temps qu’il reste à la PlayStation 4 avant l’arrivée sur le marché de la console appelée à lui succéder, dont l’annonce officielle serait au mieux pour l’E3 2019, mais pas pour celui de cette année. Deux ans, c’est à la fois peu et beaucoup dans la vie d’une console. C’est aussi une période bénie pour les joueur qui sont souvent gâtés dans cette dernière ligne droite commerciale, alors que les développeurs maîtrisent parfaitement la machine et que la base de consoles installées et, donc, le nombre de clients potentiels autorisent toutes les prises de risque. Dans ce contexte, l’idée générale, semble être de ne rien laisser au hasard. Après avoir régulièrement misé sur la surprise, Sony multiplie cette année les annonces en amont de l’E3, comme si l’événement en lui-même, et plus précisément sa traditionnelle conférence, n’était pas vraiment l’endroit où tout se joue. On sait ainsi déjà que Sony accordera une bonne place au Spider-Man d’Insomniac Games (Ratchet & Clank), à Death Stranding d’Hideo Kojima (Metal Gear Solid), à Days Gone, à The Last of Us Part 2 ou à l’encore mystérieux Ghost of Tsushima de Sucker Punch (Infamous), qu’on y reverra Dreams de Medial Molecule (Little Big Planet) ou que le génial Tetsuya Mizuguchi (Rez) présentera sa relecture personnelle de l’antique Tetris et d’autres annonces suivront jusqu’à ce dimanche avec, en particulier, du neuf pour le casque de réalité virtuelle PlayStation.
La pêche aux gros
Chez les gros éditeurs aussi, on a beaucoup pris les devants cette année, et pas seulement à cause des fuites dont s’est rendu coupable le site de la chaîne de distribution américaine Walmart. On sait donc déjà que le prochain Assassin’s Creed, sous-titré Odyssey, aura pour cadre la Grèce antique, qu’un nouveau Splinter Cell est en approche ou que le FPS en monde ouvert Rage (édité par Bethesda, qui présentera également Fallout 76 et peut-être un nouveau Doom et un héritier SF de Skyrim du nom de Starfield) se prépare à faire son retour, tout comme le GTA-like gauchiste (à nos yeux, du moins) Just Cause. Annoncés de plus longue date, Shadow of the Tomb Raider, Metro : Exodus, Anthem, Beyond Good and Evil 2, The Division 2, Kingdom Hearts 3 et le monstre Red Dead Redemption 2 devraient aussi s’afficher à Los Angeles, tout comme la version occidentale de Dragon Quest XI, le nouveau Life is Strange de Dontnod et un nouveau Hitman ainsi que, si tout se passe bien, Cyberpunk 2077, l’alléchant jeu de rôle futuriste des auteurs de The Witcher 3. Qui, s’il est présent, pourrait bien être LE jeu de l’E3 – on prend les paris.
Et les indés dans tout ça ?
Dans le bruit et la fureur de l’E3, les développeurs indépendants ont souvent du mal à se faire entendre, à moins d’être conviés sur scène par l’un ou l’autre des fabricants de console ou de réussir à se distinguer de la masse des titres présentés lors du PC Gaming Show. On espère néanmoins faire de belles découvertes. À défaut, il sera toujours possible de se consoler devant la “conférence” de Devolver Digital qui, en 2017, fut un grand moment de n’importe-quoi. Pour cette année, l’indispensable éditeur américain d’Hotline Miami, Broforce et Genital Jousting a présenté ses excuses par avance.
Electronic Entertainment Expo (E3), Los Angeles, du 12 au 15 juin. Principales conférences (visibles en ligne) – Samedi 9 juin, 20h (heure française) : Electronic Arts. Dimanche 10 juin, 22h : Microsoft. Lundi 11 juin, 3h30 : Bethesda ; 5h : Devolver Digital, 19h ; Square Enix ; 22h : Ubisoft. Mardi 12 juin, 0h : PC Gaming Show ; 3h : Sony ; 18h : Nintendo.
{"type":"Banniere-Basse"}