Deux agents des forces de l’ordre ont été la cible d’un groupe d’individus violents dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier. La scène a -en partie- été filmée et diffusée sur Twitter. Et suscite l’indignation de la classe politique française.
La Saint-Sylvestre a été particulièrement turbulente cette année à Champigny-sur-Marne. En marge d’une soirée organisée pour le Nouvel An dans une salle de la rue Benoît-Frachon, deux policiers ont été agressés par un groupe de plusieurs dizaines de personnes.
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Ces mêmes individus venaient de se voir refuser l’accès aux festivités, et ont tout simplement forcé le passage pour accéder à cette soirée privée. Au vu de la tournure des événements, les organisateurs ont immédiatement prévenu la police ainsi que les pompiers, peu de temps avant minuit.
Isolés et passés à tabac
C’est alors que la situation bascule définitivement. Les forces de l’ordre essuient des tirs de projectile, comme le rapporte Le Monde. Deux agents de Chennevières-sur-Marne, circonscription voisine de Champigny, se retrouvent isolés et deviennent une cible privilégiée pour la foule. Ils sont alors passés à tabac; une fracture du nez et des hématomes pour l’un des officiers, tandis que sa collègue gardienne de la paix a été rouée de coups et souffre de multiples contusions. Les deux agents se sont vu prescrire – respectivement – dix et sept jours d’ITT (incapacité totale de travail).
Deux véhicules des pompiers et de la sécurité civile ont été endommagés durant l’intervention. Pour tenter de reprendre le contrôle, les forces de l’ordre ont eu recours à des tirs de grenades et des moyens de désencerclement. Deux personnes ont été interpellées à l’issue de l’opération, « mais il est trop tôt pour dire si elles étaient impliquées dans les dégradations ou dans l’agression des fonctionnaires de police », précise une autre source policière au Monde.
L’indignation de la classe politique française
L’enquête a été confiée au commissariat de Champigny-sur-Marne. Une partie de l’agression a été filmée et est toujours disponible sur Twitter. On peut y voir la policière au sol, traînée et frappée à de multiples reprises. Des images d’une violence rare, qui ont fait réagir nombre de politiciens français.
À commencer par le député Les Républicains, Éric Ciotti, qui n’a pas manqué l’occasion d’apostropher le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb sur le réseau social.
Le lynchage d’une policière a #Champigny est inqualifiable. Les images sont insoutenables. Cet acte d’une lâcheté extrême doit être puni le plus sévèrement possible. Va-t-on entendre @gerardcollomb dénoncer cette agression immonde?
— Eric Ciotti (@ECiotti) January 1, 2018
Le ministre de l’Intérieur a à son tour dénoncé cette agression sur Twitter, après avoir rencontré les deux agents blessés. « Je viens de m’entretenir avec les fonctionnaires de police agressés. Tout est mis en œuvre pour que les lâches auteurs de ces actes inqualifiables soient appréhendés et condamnés. S’attaquer à nos forces de sécurité, c’est s’attaquer à notre République », avait-il écrit dans la journée du 1er janvier. Ce mardi matin, Gérard Collomb a précisé au micro d’Europe 1 que « les vidéos de la rixe (…) allaient permettre d’identifier les agresseurs de deux policiers ».
J’ai tenu à me rendre dès ce soir à #Champigny et Chennevières-sur-Marne pour témoigner de mon indéfectible soutien à nos forces de l’ordre.
Les actes commis hier soir sont intolérables.
Je veillerai personnellement à ce qu’ils soient punis et leurs auteurs condamnés. pic.twitter.com/ZpXBZ6T2ox— Gérard Collomb (@gerardcollomb) January 1, 2018
Face à l’ampleur que prenait l’incident sur les réseaux sociaux, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est également fendu d’un post condamnant « ce lynchage ».
Les coupables du lynchage lâche et criminel des policiers faisant leur devoir une nuit de 31 décembre seront retrouvés et punis. Force restera à la loi. Honneur à la police et soutien total à tous les agents bassement agressés.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 1, 2018
Suite à cette nouvelle attaque, le syndicat de police Alliance exige “le retour des peine planchers ». Pas moins de 5 767 policiers ont été blessés “en mission” au cours de l’année 2016, selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Un chiffre en augmentation.
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