La France accueille les îles Féroé pour les qualifications de la Coupe du Monde 2010, à Guingamp. Catherine Ringer, qui vient de soutenir Raymond Domenech dans une chanson, sera-t-elle devant son téléviseur ? Raymond lui fera-t-il sa demande en mariage à la fin du match ? Les pronostics de JD Beauvallet.
On n’a pas tous les jours, dans ce magazine, l’opportunité de faire son coming-out : remercions donc Catherine Ringer, qui, en offrant en téléchargement sur son site la chanson Je kiffe Raymond, me donne l’occasion d’afficher enfin ma passion pour Raymond Domenech. Ayant la chance de l’avoir connu joueur, j’aimais déjà sa brutalité inébranlable, ce concentré de barbarie et de roublardise, son surnom gaulois de “briseux de jambe”. Sa fiche signalétique Panini 77 se souvient ainsi d’un “arrière intransigeant”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Il y avait du Pythagore dans sa façon diaboliquement géométrique d’envisager l’angle le plus douloureux pour le tibia adverse. Derrière sa puissante moustache, belle comme une limace qui se rêverait sangsue, Raymond, son adversaire à terre et la civière en route, devait sans doute déjà afficher ce sourire goguenard, enfantin et malicieux qu’il réserve aujourd’hui aux journalistes sportifs excédés.
Car Raymond, provocateur sans bornes sur le terrain, a affiné, affûté, décuplé son jeu dangereux depuis qu’il est cantonné à la touche et au micro : les coups continuent de pleuvoir, mais il n’y a pas de ralentis, de loupes et de statistiques pour en mesurer les effets encore plus dévastateurs que ses tacles d’antan. Ses mots en l’air, sous leur fausse innocence, frappent là où il n’y a pas de protège-tibias, de protège-couilles. Ses quolibets sont délicieux, surtout quand on imagine la tête ahurie des milliardaires péteux à qui ils sont destinés. Ses ennemis, ses détracteurs condamnent eux-même au soutien inconditionnel de Raymond : comment imaginer partager ne serait-ce qu’un ennemi avec cette franchouillarde médiocrité, cette justice de meute, cette expertise handicapée
mentale du beautiful game ?
En plus de sa bouille réjouie, de ses bouclettes sauvageonnes, argentines, j’aime son opération outrageusement faux-cul de séduction qu’on l’a forcé de mener après le dernier conseil de classe, où des gens nettement moins intelligents que lui ont tenté de lui ordonner une conduite de premier de la classe. Raymond, qui tâte du théâtre, s’est alors peut-être souvenu d’Anouilh : “Il ne faut jamais désespérer son ennemi. Cela le rend fort. La douceur est une meilleure politique. Elle dévirilise. Une bonne occupation ne doit pas briser, elle doit pourrir.” Continue donc, cher Raymond, de déviriliser l’imbécilité : tacle, redeviens un briseux de jambe. “Ouais, son style, son ton/ Il est impec, ce Domenech”, résume Catherine Ringer. Qui, experte, chantait Y’a d’la haine et L’Ami ennemi. C’est elle, et pas Lalanne, qui devrait galvaniser les Bleus de Raymond.
La chanson de Catherine Ringer :
{"type":"Banniere-Basse"}