Dans le prochain numéro de Cash Investigation, diffusé mardi 29 octobre sur France 2, découvrez le fonctionnement de ces “multinationales du blanchiment” qui parviennent à réinjecter l’argent du cannabis dans l’économie réelle.
Où va l’argent du cannabis vendu en France ? Et comment est-il réinjecté dans l’économie réelle ? Le prochain numéro de Cash Investigation, diffusé mardi 29 octobre sur France 2, tente d’apporter une réponse à ces questions. Et si vous pensiez tout connaître de la provenance de votre argent, vous vous trompez sûrement.
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https://twitter.com/NicoVesco/status/1188754786646134784
L’enquête menée par Nicolas Vescovacci permet d’appréhender un peu mieux le business du cannabis, dont le chiffre d’affaires est estimé à 1 milliard d’euros par an en France. On comprend ainsi comment l’argent qui en est issu parvient à transiter dans différents pays du monde, pour finalement être réinjecté dans de petites entreprises françaises.
Ce nouveau numéro de 70 minutes dépeint le fonctionnement fascinant de cette “industrie mondiale”, qui dépasse, de loin, le simple échange d’argent d’un dealer à son client.
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Le premier maillon d’une grande chaîne
Comme pour toute multinationale qui se respecte, plusieurs acteurs entrent en jeu. A commencer par les collecteurs. Ces derniers, comparables à des coursiers, ont tous types de profil. Sous couvert d’anonymat, un ancien collecteur témoigne de son travail au sein du réseau en 2013.
Il a alors pour mission de transporter trois à quatre fois par semaine de l’argent d’un point à un autre, dissimulé dans des sacs plastiques ou des valises. Mais le plus étonnant reste son moyen de locomotion. De 2013 à 2014, l’homme, ambulancier, utilisait en effet son ambulance pour transporter des sommes allant de 150 000 à 600 000 euros.
3/ Nous, dans @cashinvestigati demain soir à 23h sur @France2tv, on vous parle donc de💰mais de 💼💼💼 de💰, blanchies dans l’économie réelle. @EmGagnier @LegallSophie @PLTVfilms @VERNIERBLANCHIM #Blanchiment pic.twitter.com/yrRBkMAPtt
— Nicolas Vescovacci (@NicoVesco) October 28, 2019
Mais le travail ne s’arrête pas là. Une fois l’argent récupéré, les collecteurs sont chargés de trier et compter les liasses de billets. Ces petites mains du réseau, qui touchent au final 0.3 % des sommes qu’elles transportent, sont le premier maillon de la grande chaîne du blanchiment d’argent mondial.
“Traders de l’underground”
Mais que fait-on de l’argent une fois collecté ? Le journaliste Nicolas Vescovacci s’est envolé vers le Maroc pour le comprendre. Il va y découvrir un étonnant système de transfert d’argent : le Hawala. Un mode de transaction compliqué qui sera illustré par des schémas et une mise en pratique du journaliste dans le souk de Casablanca.
Questionné par Elise Lucet, discrète dans ce numéro, Quentin Mugg, capitaine de police à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière de 2005 à 2015, ne manque pas de qualificatifs pour décrire ces pratiques. Au Maroc, deux « traders de l’underground” – rebaptisés ainsi par le capitaine – sont à la tête d’un des plus gros réseaux de blanchiment, alimenté par l’argent de la drogue. Ces “traders”, ce sont les frères Ech-Chaouti.
Condamnés en 2017 par la justice française à dix ans de détention, les deux hommes sont toujours en liberté – le Maroc n’extradant pas ses ressortissants. C’est notamment en retraçant leur histoire que l’on en apprend plus sur cette organisation.
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Lingots d’or et entreprises françaises
Dernière étape et pas des moindres. Pour utiliser l’argent du trafic, les deux frères ont trouvé la solution : convertir l’argent en or. En Belgique, l’argent est changé en lingots pour faciliter leurs acheminements jusqu’à Dubaï. La ville des Emirats Arabes unis – où 25 % de l’or de toute la planète est acheté ou vendu – devient alors un lieu crucial.
Les lingots y sont alors reconvertis en argent liquide, pour finalement être déposés dans des bureaux de change, et reversés dans des entreprises du monde entier. Avec ce montage, la police n’a pu documenter qu’une partie de l’argent transporté jusqu’à Dubaï.
Pour l’heure, les deux frères sont toujours en liberté au Maroc, et toujours pas inquiétés par la justice émiratie.
« Cannabis, la multinationale du blanchiment », une enquête de Nicolas Vescovacci, diffusée mardi 29 octobre 2019 à 23 heures sur France 2.
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