Le “Canard enchaîné” révèle les dérives policières dont les migrants sont victimes à Calais. Diverses plaintes lancées par des associations et des témoignages corroborent des actes de violence effectués dans le camp.
Dans son édition du 24 janvier, Le Canard enchaîné révèle les conclusions d’un rapport des Inspections générales de l’Intérieur, commandé par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, datant d’octobre dernier, qui désigne comme « plausibles » des « manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la déontologie policière » à Calais. Alors que la tribune cinglante de l’écrivain Yann Moix sur la politique migratoire d’Emmanuel Macron résonne encore, c’est au tour de l’hebdomadaire de souligner les disparités entre la position du chef de l’Etat et la réalité de Calais.
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Le Canard enchaîné révèle quatre réclamations – actuellement en cours d’examen – déposées contre des policiers au commissariat de Calais en 2017. Le journal satirique évoque également les plaintes contre X lancées par des associations le 15 janvier dernier. La veille de la visite d’Emmanuel Macron dans la ville, trois associations – Utopia 56, L’Auberge des migrants et le Secours catholique – témoignaient : « Malgré la trêve hivernale, les exilés de Calais sont dépossédés quotidiennement des biens leur permettant de se protéger du froid. Chaque semaine, des sacs de couchage, bâches et tentes sont mis à la benne, détruits, voire gazés ».
“Soit Emmanuel Macron est mal informé, soit […] il tente de manipuler l’opinion”
Le 16 janvier dernier, au cours de son déplacement au camp de migrants de Calais, le chef de l’Etat affirmait ne pas vouloir « laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques, confisquent les effets personnels » des migrants. Et déclarait sentencieusement : « Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné. » Dénonçant les « contre-vérités » dont les policiers seraient victimes, Emmanuel Macron s’est opposé fermement aux associations qui viennent en aide aux migrants et « encouragent ces femmes et ces hommes à rester, à s’installer dans l’illégalité, voire à passer » en Grande-Bretagne. « Jamais elles n’auront l’Etat à leurs côtés », a-t-il souligné.
Interrogé par Le Canard enchaîné, Vincent de Coninck, du Secours catholique s’est insurgé : « Nous n’inventons rien ! Alors, soit Emmanuel Macron est mal informé, soit, de manière perverse, il tente de manipuler l’opinion ! »
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